Le pape François, qui a multiplié des déclarations en faveur de " la paix" lors de sa visite en Palestine et en Israël, s'apprête à recevoir au Vatican Mahmoud Abbas et Shimon Peres pour une " rencontre de prière". Une initiative interprétée comme une tentative de réanimation du processus de paix mais qui demeure en réalité symbolique. En effet, le président d'Israël, une fonction essentiellement honorifique, ne bénéficie d'aucun mandat et d'aucun pouvoir pour négocier avec les Palestiniens. Le gouvernement israélien, dominé par la droite et l'extrême droite, seul en charge des négociations, s'est retiré des discussions fin avril et n'a aucunement l'intention de revenir sur sa décision. Benyamin Netanyahu a encore croqué un morceau de Jérusalem-Est en accordant de nouveaux permis de construire à des colons juifs. Cette partie de la ville sainte est revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur Etat à naître. Une invitation symbolique donc à l'instar des exhortations du pape lors de son séjour au Proche-Orient. Aussi, les Palestiniens ne se font pas trop d'illusions sur cette prière au cœur de la chrétienté. Et surtout se refusent d'interpréter ce geste, d'autant que le pape s'est également rendu sur la tombe de Theodor Herzl, père fondateur du sionisme, et sur le mémorial des victimes israéliennes d'attentats, sans visiter de lieux hautement symboliques de la naqba palestinienne, de leur expulsions de leurs terres, des exactions israéliennes. La visite n'a pas du tout était "équilibrée" comme l'a présentée le Vatican. Il reste que le pape François a appelé à "une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque", enjoignant les "deux parties" à "marcher résolument vers la paix, même en renonçant chacun à quelque chose". Et qu'il a ouvert son voyage moyen-oriental par en se rendant d'abord en Cisjordanie. Mais on est encore loin des commentaires occidentaux sur la "courageuse" prise de position. C'est en sanctionnant Israël que les Occidentaux œuvreront pour la justice. Le dialogue pour le dialogue est mort et enterré. Sa dernière séquence ne s'est-elle pas déroulée il y a à peine un mois et demi et son promoteur, les Etats-Unis, n'ont rien trouvé à dire ? Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a dû même faire son mea culpa pour ses coups de gueule contre Netanyahu. D. B. Nom Adresse email