Une semaine après l'enlèvement de Amar Gada, un retraité de 67 ans, à Béni Zmenzer, et la disparition de Saïd Djennad, un étudiant de 23 ans, à Azazga, le RCD, par le biais de son bureau régional de Tizi Ouzou, est sorti avec fracas de son mutisme pour exiger à nouveau une session extraordinaire sur la sécurité. "L'Assemblée populaire de la wilaya est de nouveau interpellée sur l'impératif de convoquer une session extraordinaire pour délibérer sur la situation sécuritaire dans la wilaya en exigeant la participation des autorités concernées", lit-on dans une déclaration rendue publique, hier, par le parti de Mohcine Belabès qui souligne que "malheureusement, les 81 rapts, dont plusieurs ont connu une fin tragique, ne constituent pas un motif d'inquiétude pour la coalition FFS-FLN-RND". Tout en renouvelant son soutien aux familles de Amar Gada et Saïd Djennad, et en rendant hommage à la solidarité citoyenne, le RCD rappelle, dans sa déclaration, que, dès l'apparition de ce phénomène, ses élus à l'APW qui partagent les interrogations justifiées de la population sur ce phénomène récurrent, n'ont pas cessé de réclamer une session extraordinaire pour débattre de l'insécurité dans la région afin de prendre les mesures nécessaires pour la sécurité des citoyens et de leurs biens. Une session qui, faut-il le rappeler, n'a pu avoir lieu faute de quorum à l'APW où les autres formations politiques avaient choisi de s'aligner sur la position de l'Exécutif qui soutenait mordicus que "la question de sécurité est une affaire des services de sécurité, et donc de l'Etat, et non pas d'une Assemblée populaire". Sauf qu'évidemment, ces mêmes services de sécurité continuent d'assister, impuissants ou laxistes, à la poursuite de ce phénomène. À ce titre, le RCD souligne alors que "particulièrement ciblés, nos opérateurs économiques et leur famille vivent constamment dans la hantise d'un enlèvement. Leur quotidien est d'autant plus insoutenable que des rapts ont connu un dénouement dramatique". Et comme pour rappeler qu'elle est toujours là, la bête immonde vient encore de frapper à Azazga et Beni Zmenzer, ajoute le RCD qui déplore que ces kidnappings, ces abominations, œuvre de criminels de tous bords, restent malheureusement souvent impunies. En effet, le nombre d'affaires d'enlèvements élucidées dans la wilaya de Tizi Ouzou reste insignifiant. À l'exception des deux retentissantes affaires de l'enlèvement suivi par l'assassinat de Hand Slimana et de Ghilès Hadjou, dont les ravisseurs assassins ont été arrêtés et condamnés, pour la plupart d'entre eux, à la peine capitale, rares sont les ravisseurs qui ont défilé à la barre des juges à Tizi Ouzou. Même les assassins d'Amirouche Mebrek, que la gendarmerie disait avoir identifiés, sont toujours en cavale. Cependant, devant l'inefficacité, pour ne pas dire le laisser-aller de l'Etat, la population, légitimement inquiète, continue de se poser la même question qu'il y a quelques années : à qui le tour ? S. L. Nom Adresse email