L'incivisme devenu une pratique courante et quotidienne s'est insidieusement mué en violence meurtrière banalisée. La passivité, voire le laxisme des différentes institutions de l'état, a forgé un état d'esprit qui fait fi des impératifs de sécurité de l'individu et du collectif. Cette violence est visible lors des émeutes où on bloque la circulation, brûle des pneus et saccage des biens autant publics que privés. Elle est aussi visible, récurrente et dangereuse dans les stades, devenus des antres de la petite et grande délinquance. Le fait d'être en nombre décuple le degré de nuisance et celui de l'impunité. Il n'y a pas un jour où, au sortir d'un match, des groupes de supporters ne font pas la razzia sur leur passage, agressant les citoyens au vu et au su de tout le monde. Le laisser-aller des pouvoirs publics, les dérapages d'une certaine presse, les mesures de grâce accordées aveuglément à des multirécidivistes sont à l'origine d'une explosion de violence à la limite de la sauvagerie. L'état a sa part de responsabilité, lui qui joue de façon inconsidérée et dangereuse sur la passion des jeunes pour le football. Quand ce qui devait n'être qu'une partie de foot tourne au drame et que la violence prend l'aspect d'un acte ignoble entraînant mort d'homme, c'est que "l'opium du peuple" n'assume plus sa fonction d'exutoire de la libido d'une jeunesse en mal de défoulement. Pis encore, par cet acte abominable, c'est le parcours honorable des Verts en Coupe du monde qui vient d'être sérieusement écorné, au niveau régional et international, au moment où l'Algérie espère récupérer l'organisation de la Coupe d'Afrique 2017 après le désistement de la Libye. Un crime au bout d'un simple match de championnat, tout juste moyen ! Et dire que les supporters brésiliens sont restés dignes malgré l'humiliante défaite de la Seleçao face à l'Allemagne en Coupe du monde, par un score fleuve de 7 à 1. Malgré la tension sociale exacerbée avant le coup d'envoi de cet événement planétaire, les coéquipiers de Neymar ont été critiqués mais pas lapidés par des projectiles. Ce qui vient de se passer chez nous est odieux et des décisions fermes et fortes s'imposent. O. A. [email protected] Nom Adresse email