Le Front des forces socialistes (FFS) organise à partir de demain, et ce, durant trois jours, son université d'été. La rencontre, qui a pour thème "Révolution numérique et déontologie politique", se déroulera, pour la deuxième année consécutive, à la station balnéaire de Souk El-Tenine. L'instance présidentielle et la nouvelle direction du FFS attendent, à ce rendez-vous qui revêt un caractère particulier, quelque 300 participants. Outre des cadres, des élus et des militants du parti, on espère impliquer des syndicalistes, des animateurs associatifs et de réseaux sociaux. Et à l'ordre du jour de cette université d'été figurent des ateliers thématiques sur "l'utilisation des nouvelles technologies pour le développement du parti", ainsi que des conférences portant sur des questions politiques d'actualité dont la conférence du consensus national que le FFS compte organiser prochainement. Et dans cette optique d'aller vers la reconstruction d'un consensus national, on apprend de sources proches du parti sous le sceau de l'anonymat que des invitations ont été adressées à des formations politiques pour prendre part à cette université d'été. Le FFS compte ainsi mettre en avant son projet, considéré par les membres du présidium et de la direction nationale, comme "une solution crédible à l'impasse politique à laquelle est confronté le pays". Et reprendre ainsi la main sachant que le FFS, objet de crises internes récurrentes, est sérieusement distancé par d'autres initiatives tout aussi crédibles et surtout consensuelles comme celle du Front du changement. Un cadre qu'il a, un moment, intégré avant de se rendre à El-Mouradia dans le sillage des consultations politiques menées par Ahmed Ouyahia, le chef de cabinet du président de la République et ministre d'Etat. Ses pairs de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), le RCD en tête, n'ont pas raté l'occasion de critiquer sévèrement l'option du FFS, qui a voulu avoir un pied dans l'opposition, un autre dans le pouvoir. Ce qui l'a amené à lancer son initiative qu'il avait dans ses cartons ; il s'agit en vérité d'une version actualisée et adaptée à la nouvelle situation de son mémorandum, resté sans suite. L'enjeu, explique-t-on au FFS, est "la reconstruction d'un consensus national pour une alternative démocratique afin de préserver l'avenir des générations futures". Le changement du système constitue la garantie pour la sécurité nationale, la stabilité et la cohésion sociale. Il constitue aussi une étape cruciale pour ouvrir la voie à une alternative démocratique et à un véritable Etat de droit, "seul garant de la sécurité des différents protagonistes". En invitant les partis politiques à son université d'été, le FFS espère ainsi impliquer toutes les parties autour d'un minimum politique afin de lancer concrètement le projet de la reconstruction démocratique du pays. Bien que la direction du parti se défende de n'avoir rien cédé par rapport à la ligne politique du FFS, d'aucuns affirment que des partis de la nouvelle alliance présidentielle pourraient être présents à l'université d'été, qui s'ouvre demain à Souk El-Tenine. Ils se fondent sur les déclarations d'Ahmed Ouyahia qui avait déclaré qu'il était favorable à la participation des partis du pouvoir à la conférence nationale du consensus que compte organiser le FFS prochainement. D'autres, plus respectueux du FFS, et pas tout à fait critiques vis-à-vis de l'ancien parti de Hocine Aït Ahmed, estiment au contraire que son initiative a toutes les chances d'aboutir. La raison est que le FFS demeure un parti crédible. Forcément, sa démarche politique tendant à reconstruire un nouveau consensus national pourrait être prise au sérieux aussi bien par le pouvoir politique que par la classe politique et la société en général. Il y a eu, enfin, le départ avec fracas du député Khaled Tazaghart, qui a le don d'irriter la direction du parti en s'appropriant et la littérature du parti et ses dates commémoratives, et ses symboles et sa couleur : le bleu avec lequel il colore ses affiches, qui ressemble étrangement à celui du FFS. Plus encore, il a réussi à embarquer dans son sillage d'anciens militants du FFS, dont ceux de 1963. M. O. Nom Adresse email