Les autorités turques ont procédé hier à une nouvelle vague d'interpellations dans les rangs de la police dans le cadre de l'enquête sur les écoutes illégales de conversations téléphoniques du président Recep Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias turcs. Ce énième coup de filet vise dix-huit personnes, parmi lesquelles l'ancien responsable des services de renseignement de la police nationale, Amer Altiparmak, et l'ex-chef adjoint de la police d'Ankara, Lokman Kircili, a précisé le quotidien Hürriyet sur son site internet. A l'issue des précédentes opérations de ce type, plusieurs dizaines de policiers, dont certains gradés de haut rang, ont déjà été inculpés et écroués dans le cadre de cette affaire, notamment pour "constitution et direction d'une entreprise criminelle". Tous ces fonctionnaires sont accusés par le gouvernement turc d'être proches du mouvement religieux du préd∑›icateur Fethullah Gülen. M. Erdogan reproche à son ancien allié, qui vit aux Etats-Unis depuis 1999, d'avoir manipulé pour lui nuire une enquête ouverte en décembre sur un vaste scandale de corruption l'impliquant avec son entourage. L'essentiel des éléments à charge visant celui qui était alors Premier ministre et son équipe ministérielle a été obtenu par des écoutes téléphoniques et publié sur les réseaux sociaux. A la tête du gouvernement depuis 2003, M. Erdogan, 60 ans, a été élu président en août. Dans la foulée de cette affaire de corruption, le régime turc a procédé à plusieurs vagues de purges qui ont visé des milliers de policiers ou de magistrats, notamment ceux qui dirigeaient les premières investigations.