La coalition fait face à un sérieux problème sur le plan des moyens ces derniers temps. C'est le chef des armées de la coalition qui l'annonce. Il se confirme au fil des jours que la guerre en Irak commence à grever sérieusement le Trésor américain, qui supporte toutes les dépenses de l'expédition armée. Tout indique que l'institution financière des Etats-Unis rencontre des difficultés à répondre favorablement aux demandes de fonds que nécessite la prise en charge des 145 000 soldats composant l'armada de la coalition. Des correspondances du chef des opérations militaires en Irak, le général américain Ricardo Sanchez, adressées au Pentagone et faisant état d'un manque d'équipements confirment que les troupes rencontrent des difficultés pour mener à bien leur mission. L'information est corroborée par le ministre polonais de la Défense, qui a critiqué les Etats-Unis auxquels il reproche de ne pas fournir suffisamment de moyens aux soldats de son pays stationnés en Irak. Ce dernier affirme que ses troupes ne sont pas ravitaillées régulièrement. De toute manière, les spécialistes avaient prédit ce genre de problèmes dans le cas où la présence des forces de la coalition s'étendrait dans le temps. Ce qui est le cas aujourd'hui, car ce qui devait être une guerre de pacification rapide s'est transformé en bourbier pour la coalition, incapable de contrôler la situation sur le terrain. Cette présence nécessite des dépenses très lourdes. Le budget spécial voté par le Congrès américain pour cette guerre, 70 milliards de dollars, a certainement été englouti jusque-là. En effet, l'entretien quotidien d'autant de soldats en plus de leurs soldes et des dépenses en armement sur une durée aussi longue demande des moyens financiers colossaux. Pour rappel, la première guerre du Golfe menée par George Bush père supportée par les monarchies de la région, notamment le Koweït et l'Arabie Saoudite, a occasionné de lourdes dettes à ces pays. Ils en ressentent encore aujourd'hui les conséquences sur leurs budgets. Il y a lieu de signaler que cette première expédition militaire a été brève par rapport à celle-ci toujours en cours après environ 20 mois de son déclenchement. Comme les Etats-Unis assument pratiquement seuls le poids financier de cette guerre, pour en avoir été le principal initiateur, il est clair que le Trésor américain éprouve des difficultés à trouver les fonds nécessaires, surtout qu'il fait face à un déficit budgétaire se chiffrant à plusieurs centaines de milliards de dollars. Le secrétaire d'Etat US au Trésor a récemment annoncé que pour le prochain exercice 2005, le déficit budgétaire est estimé à 413 milliards de dollars. Même si George W. Bush a établi un nouveau record en la matière chaque année depuis son arrivée à la Maison-Blanche, il n'en demeure pas moins que la guerre en Irak a contribué grandement à agrandir le gouffre financier causé par cette entreprise militaire. Et ce problème ne fera que compliquer la situation sur le terrain parce qu'il est évident qu'une armée manquant de moyens aura du mal à mener à terme sa mission. K. A.