Air Algérie, qui détient jusque-là le monopole du transport aérien, impose les prix des billets sans aucune considération pour les populations résidant dans les régions éloignées, telles que Djanet et Tamanrasset. “Il n'est pas aisé pour chacun de nous de se rendre au Nord, ne serait-ce que pour se soigner. Le prix du billet ajouté aux frais d'hébergement pour le malade et celui qui l'accompagne, ainsi que les dépenses pour les frais médicaux constituent une véritable fortune pour un simple fonctionnaire. Ne parlons pas de séjour de détente parce que cela relève du rêve”, nous confie amèrement un citoyen de Djanet. “Le tourisme est notre seul salut. Une générosité de la nature qui va nous être confisquée par la mauvaise volonté de l'homme si les choses ne changent pas”, enchaîne-t-il, faisant allusion au prix du billet qui ne cesse d'être revu à la hausse. Environ 25 000 DA pour Tamanrasset et Djanet, le prix du billet devient quasi inaccessible pour les amoureux du désert. Ils étaient nombreux, par le passé, à avoir sillonné le Tassili ou le Hoggar, le plus grand musée au monde à ciel ouvert. Aujourd'hui, ils vivent de leurs souvenirs et du sentiment d'être privés d'aller jusqu'au bout de l'aventure. Les plus jeunes n'ont, carrément, pas la chance de connaître cette région de leur pays. Les agences de voyage déplorent cette situation qui les handicape à développer un tourisme local à des prix raisonnables. L'Algérien préfère alors se rendre en Tunisie (40 000 DA pour une semaine), devenue une destination à sa portée, plutôt que dans une ville de son propre pays (55 000 DA pour une semaine). Du côté d'Air Algérie, aucune réponse ne nous a été fournie pour expliquer cette état de fait. N. S.