L'invitée de KLMI-édition a présenté son recueil, construit autour de sept nouvelles. Devant le public, elle a commencé par dire que ce sont ses lectures qui l'ont incitée à se mettre à écrire tout d'abord des pièces de théâtre avant de se lancer dans l'écriture de nouvelles. La librairie KLMI-édition de Tizi Ghennif (50 kilomètres au sud de Tizi Ouzou) a abrité, avant-hier, une rencontre littéraire animée par l'écrivaine Hajar Bali, auteur du recueil Trop tard (éditions Barzakh, Alger 2014). L'invitée de KLMI-édition a présenté son recueil, construit autour de sept nouvelles. Dans sa présentation devant le public, elle a commencé par dire que ce sont ses lectures qui l'ont incitée à se mettre à écrire tout d'abord des pièces de théâtre avant de se lancer dans l'écriture de nouvelles. De la première nouvelle le Petit pépin de pastèque, en passant par Peu importe le mensonge, La chaussette à la main, La mante, jusqu'aux Chiens errants, l'auteure a choisi Trop tard. Pourquoi cette préférence pour ce titre? Hajar Bali dit d'abord que c'est trop court pour un titre. Et il est accrocheur et répond parfaitement plus qu'une phrase entière au sens qu'elle souhaitait donner. L'écrivaine, enseignante en mathématiques à l'université de Bab Ezzouar (Alger), influencée par la littérature brésilienne, surtout par les écrits de Clarice Lispector, trouve que ce titre est mystérieux, mais il est significatif car quand quelqu'un se trouve sur une voie pour laquelle il n'est pas né ( destiné), il est trop tard pour lui d'avoir des remords, mais il doit foncer et ne pas dire "trop tard". Au fur et à mesure du débat direct enclenché par l'écrivaine, d'autres sens jaillissent de ses nouvelles telles l'honnêteté, l'animalité, la domination des personnages et même "l'humanité" des bêtes, poussant ainsi l'absurde jusqu'à son paroxysme dans La chaussette à la main. Dans l'une des nouvelles, Hajar insiste sur le cafard, cette petite bestiole, qu'on méprise et qu'on écrase. Philosophiquement, l'auteure trouve que l'humain a cette capacité de nuisance, d'humilier et c'est là qu'elle dévoile son respect pour ces "bêtes silencieuses" en disant qu'il faut regarder un cafard comme un humain. "L'animal est présent et il est témoin silencieux de la vie. Il nous supporte et il nous donne des leçons d'acceptation du sort qui nous est réservé. Ce n'est pas du fatalisme, mais ces bêtes nous enseignent à aller de l'avant. Pourquoi alors ce mépris envers ce monde animal?", interroge-t-elle l'assistance. Pour elle, ce n'est pas seulement défendre ces animaux et ces petites bestioles, mais c'est pour souligner qu'elles font partie de cette chaîne de vie et donc ont, eux-aussi, leurs droits. A plusieurs questions posées sur notamment le rôle de la femme dans la société où évoluent ses personnages, l'invitée de Tizi Ghennif démontre, en puisant des exemples dans les nouvelles qu'elle propose au lecteur, que la femme ne doit pas être soumise, mais qu'elle est en complémentarité avec l'homme. "L'homme et la femme doivent construire quelque chose ensemble", insiste-t-elle. De l'avis des intervenants, Hajar propose dans ce recueil des textes élégants, singuliers, accrocheurs dans lesquels elle a observé le monde même "des vies minuscules", c'est-à-dire le cafard, le lapin, en mettant en exergue cette "animalité" de l'être humain et "l'humanité" de ces petites bêtes que l'homme doit respecter de la même manière que les humains. Ce recueil de nouvelles se veut aussi, selon la conférencière, une exploration de la nature humaine avec tout ce qu'elle comporte de cruauté, confiance, désamour et trahison. Hajar a recouru à un style accrocheur et à un discours non moralisateur. Au terme de cette rencontre, l'auteure a dédicacé son ouvrage. O. G.