À Khemis El-Khechna, une ville au statut de daïra, la vie est très dure. Le développement local se fait désirer. D'ailleurs, beaucoup de projets sont, ou entamés et à l'arrêt, ou au point zéro. Comme c'est le cas de l'évitement du centre-ville, le doublement de RN29 A, l'aménagement de la gare routière ou l'hôpital de 90 lits qui sont au stade d'étude. Les habitants souffrent du vide, vu le manque de projets de loisirs, d'activités culturelles et sportives. La maison de jeunes, construite quand la population locale ne dépassait pas les 15 000 âmes, est devenue aujourd'hui trop exiguë et ne répond pas aux normes requises pour une commune au statut de daïra qui a connu une expansion démographique sans précédent. Les jeunes n'ont que le stade de proximité de la DJS en tuf pour se distraire. Sur le plan de l'entretien des chaussées de la commune, beaucoup de routes, même stratégiques, sont délabrées. Comme c'est le cas de la rue Djouabi-Rabah où la chaussée est devenue dangereuse et nécessite un bitumage en urgence. Au marché couvert Ferhat-Landjassa, c'est l'anarchie totale. Une décharge sauvage de plusieurs tonnes d'ordures occupe une bonne place de dizaines de mètres carrés de cet espace commercial. Par ailleurs, le marché informel de l'abattoir est devenu un vrai casse-tête pour les habitants. Les commerçants ambulants squattent impunément chaque jour les rues et les trottoirs. Des agressions, vols et altercations entre riverains et commerçants surviennent chaque jour. Sur le plan d'entretien des cités, c'est le statu quo. C'est le cas de le dire pour la cité 200-Logements (OPGI) qui se trouve depuis des années dans un piteux état. Les habitants de cette cité ne savent plus à quel saint se vouer face à la dégradation avancée de leur cité, devenue au fil du temps une cité insalubre. Lors de notre visite dans cette cité, le décor était affreux. Des extensions anarchiques et illicites des commerces juteux ont été effectuées. Les routes sont impraticables surtout en ce temps pluvieux où des cratères gorgés d'eau de pluie sont partout. Les ordures sont éparpillées çà et là. D'ailleurs, une décharge sauvage a été créée juste derrière la station-service jouxtant cette cité. Des impasses obstruées, un espace vert aménagé par l'APC mais non achevé, puis abandonné. Les odeurs nauséabondes provenant des caves inondées des immeubles vous étouffent. L'état d'insalubrité et les ordures ménagères engendrent la prolifération des moustiques, des rongeurs et des chiens errants. Face à ces problèmes, les habitants de Khemis El-Khechna sont dans l'expectative et attendent la prise en charge de leurs préoccupations. "On est les éternels oubliés de la wilaya 35. On attend depuis des années le changement sur tous les plans, c'est le même décor dans notre commune, et aucun projet de développement au profit du citoyen n'a été constaté", nous dira un représentant d'une association locale. N. Z.