La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui a animé, hier, un meeting populaire, à Tizi Ouzou, dans le cadre de la célébration du 35e anniversaire du Printemps berbère d'avril 1980, a dénoncé "les oligarques qui accaparent le pouvoir". Même si elle a estimé qu'une année n'est pas suffisante pour dresser un bilan de Bouteflika, elle a néanmoins noté que "depuis le début de ce mandat, nous assistons à la formation d'une oligarchie politico-financière qui a institutionnalisé le siphonnage des richesses, de la gabegie et de la rapine, et les ministres qui résistent ne sont pas bien vus", dit-elle, tout en citant l'amplification du recours au gré à gré, au crédit sous couvert de l'investissement et la dilapidation du foncier industriel à travers le Calpiref qui est devenu un instrument entre les mains de ces arrogants oligarques. Sur ce point, la première responsable du Parti des travailleurs dit avoir conclu à "une opération d'envergure de dilapidation". "Ce à quoi nous assistons avec cette oligarchie est une dérive nationale pire que le terrorisme", a-t-elle ajouté, soulignant que lorsqu'on assiste à la création d'une république et d'une diplomatie parallèles et qu'on constate qu'un oligarque devient une doublure du Premier ministre c'est que la gangrène est à l'intérieur de l'Etat. Louisa Hanoune s'en prend ensuite directement au FCE d'Ali Haddad qu'elle n'a pas hésité à accuser de vouloir, à travers ses recommandations contenues dans son plan émergence, "légaliser le pillage des richesses et le siphonnage du foncier". À travers ce plan qui contient des articles dangereux et délibérément flous, dit-elle, "on ne veut pas plus que le retour à l'époque de Chakib Khelil et de Khalifa". La revendication d'aller vers l'Open Sky, d'une défiscalisation plus accrue, entre autres, participe, selon elle, d'une volonté de détruire les compagnies nationales telle que Air Algérie et Sonatrach. "Cela ne sert que des intérêts étrangers. Il est question de la sécurité et de la souveraineté nationales", a-t-elle conclu non sans souligner qu'"ils parlent aussi de l'exportation alors que la seule chose qu'ils veulent exporter c'est la devise". À ce titre, parmi ses recommandations, Louisa Hanoune a plaidé pour "la coupure du cordon ombilical avec cette oligarchie" et pour renforcer, dans la réforme constitutionnelle, les mécanismes de contrôle des richesses pour les protéger de la dilapidation. Par ailleurs, Louisa Hanoune a soutenu que "faire passer la réforme constitutionnelle par les deux Chambres du Parlement est un déni de la souveraineté populaire", expliquant que "si, comme on le dit, c'est le peuple qui a protégé le pays le 17 avril 2014, c'est qu'il est en droit de décider de son destin et du destin de la nation". Et, cette réforme constitutionnelle qu'elle veut voir soumise au référendum et dont elle émet le souhait de voir opérée "en urgence", la responsable du PT dit ne pas la concevoir sans l'introduction de tamazight comme langue officielle, elle qui a néanmoins tenu à rappeler qu'en 2002, elle s'était farouchement opposée à l'introduction de tamazight dans la Constitution par voie référendaire. S. L.