Un des conseillers de Yasser Arafat a relancé hier, dans un entretien publié par le journal arabe Al-Hayat, la théorie selon laquelle le chef palestinien, décédé le 11 novembre dernier, aurait été empoisonné en 2003. "Quelque chose d'étrange est arrivée à Arafat il y a environ un an. C'était le 25 septembre 2003. Le président a serré la main à 30 personnes ou plus avant de faire un mouvement de recul et de vomir. C'est à partir de ce moment que l'état de santé du président a commencé à se détériorer lentement", a déclaré au journal Ahmad Abdelrahmane, ancien conseiller du président de l'Autorité palestinienne. "Seraient-ils parvenus à m'atteindre ? s'est demandé alors Arafat. Il a également dit : est-il possible que dix médecins ne savent pas ce que j'ai", ajoute M. Abdelrahmane dans cet entretien. "Arafat avait serré la main à des gens venus lui exprimer leur solidarité et leur amitié dans son lieu d'encerclement. Ils s'agissait d'un mélange de Palestiniens, d'étrangers et d'Israéliens", dit-il. "Le président (Arafat) a été exposé à quelque chose, et je tend à croire que c'était peut-être un gaz ou quelque chose d'autre", a-t-il ajouté, parlant également de "poison". Le 11 décembre, Nasser Al-Qidwa, neveu de Yasser Arafat, avait indiqué avoir transmis à l'Autorité palestinienne le dossier médical de son oncle qui lui avait été remis par les autorités françaises. "Les médecins en France ont procédé à certains tests pour vérifier s'il y avait eu un empoisonnement, mais ils n'ont pas trouvé de trace de poison. Cela ne signifie pas qu'il s'agit d'une conclusion définitive", avait dit M. Qidwa à cette occasion. Alimentées par des responsables palestiniens, les spéculations sur un empoisonnement d'Arafat par Israël s'étaient multipliées dans les territoires de Cisjordanie et de la bande de Gaza après sa disparition, en l'absence d'une annonce officielle sur les causes de sa mort.