Le prénom Charaf al-dîn est un prénom composé d'origine arabe. Il est formé de charaf "honneur, dignité" et al-dîn "la religion", "honneur, dignité de la religion". Autrefois, c'était un titre d'honneur, décerné aux plus méritants. Un Charaf al-din célèbre est le poète d'origine berbère El-Busiri, auteur de la célèbre El-Burda. Son nom complet est Charaf al-dîn Mohammad Ibn Saïd El-Busiri El-Sanhadjî (de la tribu berbère des Sanhadja) né en 1212 à Abouṣir ou Dilas, en Egypte, mort à Alexandrie, en 1295. Sa famille s'était installée en Egypte où il avait occupé, sous les mamelouks, le poste de copiste. El-Busiri est l'auteur de poésies, réunies en diwan, publié au Caire en 1955. Ses poèmes sont principalement des éloges du Prophète (QSSL). L'un d'eux, la Hamziyya, est connu, mais le plus célèbre de tous est El-Burda "le manteau", consacré à la gloire du Prophète (QSSL). Ses biographes rapportent le récit des circonstances de la composition de ce poème : "Il arriva que je fus atteint d'une hémiplégie qui me paralysa à moitié. Je songeai alors à composer ce poème de la Burda. Après l'avoir fait, je demandai à Dieu de vouloir bien me guérir, puis je commençai à le réciter en pleurant et je m'endormis. En songe, je vis le Prophète (QSSL) passer sa main bénie sur ma partie malade et jeter sur moi un manteau. À mon réveil, je me trouvai capable de me lever..." (Ibn Chakîr). El-Busiri avait intitulé son poème El-Kawâkib ed-durriyya fî madḥ khayr al-bariyya (Les étoiles scintillantes dans l'éloge de la meilleure des créatures), mais connu sous le nom de Burda, par allusion au miracle du manteau. À la manière des poésies arabes anciennes, c'est une qaṣida qui comporte un nasîb, un prologue, un raḥîl, un départ et un gharad ou objet du poème. Le nasîb évoque les restes d'un campement que le poète traverse pour se rendre sur les Lieux saints. Le raḥîl qui suit ce prologue est le récit du voyage à travers le désert d'Arabie. Le gharad termine la poésie par des lamentations et des vers en l'honneur du Prophète (QSSL). La Burda est composée en arabe mais on rencontre aussi des pièces en dialectal et dans d'autres langues des pays musulmans comme l'ourdou, le swahili, le peul, le turc, le berbère... Le texte a été commenté à plusieurs reprises. Il a été édité pour la première fois à Leyde en 1761, avec une traduction en latin et, depuis, plusieurs fois imprimé. La Burda a été traduite en français, en anglais, en allemand.... M. A. H [email protected]