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Désaccord autour d'un accord
Les partis reagissent
Publié dans Liberté le 17 - 01 - 2005

L'accord, conclu samedi dernier entre le Chef du gouvernement et une délégation du mouvement citoyen a été différemment apprécié par les partis politiques. Les avis oscillent entre un soutien sans réserve et un rejet sans appel.
Ainsi, l'Union pour la démocratie et la République/personname / (UDR), que préside Amara Benyounès, se félicite de la reprise du dialogue, mais surtout de cet “accord” conclu entre les deux parties. Dans une déclaration rendue publique hier, la formation de l'ex-ministre des Travaux publics salue les “résultats” de ce conclave et “rend hommage aux deux parties qui ont su dépasser les contingences”. L'UDR, tout en estimant que “grâce à cet accord, le sacrifice des jeunes victimes n'aura pas été vain, salue le sens élevé des responsabilités dont ont fait preuve leurs parents”. Le parti de Benyounès souligne également que “l'ensemble des énergies doit être conjugué pour faire de cet accord un véritable prélude au retour à la paix, à la stabilité et à la sérénité en Kabylie”.
L'Union pour la démocratie et la République/personname / se félicite, en outre, du fait que le texte de l'accord a fait référence à la volonté du président de la République/personname /, “notamment dans le cadre de son programme que le peuple algérien a démocratiquement approuvé dans une large majorité le 8 avril dernier”. Et comme pour atténuer un tant soit peu sa satisfaction, l'UDR met un bémol en faisant remarquer, prudemment, qu'“il n'y a pas d'accord parfait” dans ce genre de conflit, une manière d'inviter les archs à ne pas faire la fine bouche.
À l'occasion, il lance un appel à ceux qui seraient tentés de se démarquer de cette “issue honorable à se mettre au service de la paix et de la stabilité”. L'allusion est ici clairement destinée au président du conseil communal d'El-Kseur, Ali Gherbi, qui a refusé de se rendre au palais du gouvernement. Le parti de Amara Benyounès considère que l'accord conclu “ne consacre la défaite d'aucune partie (…) et représente la victoire de la Kabylie/personname / et de l'Algérie toute entière”.
Tel n'est pas du tout l'avis du Parti des travailleurs qui conteste même la représentativité aux archs et s'étonne du fait que le gouvernement fait une offre de dialogue à ce mouvement dans cette conjoncture précise. “Nous sommes tout autant surpris par l'appel au dialogue et l'accord qui en a découlé”, lance, en effet, Djelloul Djoudi chef du groupe parlementaire du PT dans une déclaration à Liberté. Il n'hésite pas à faire le parallèle entre cette reprise de langue entre les deux parties et l'exhumation par le gouvernement du projet de loi sur la libéralisation des hydrocarbures et autres mesures “antisociales”.
Pis, le Parti des travailleurs se demande si la délégation qui a négocié avec Ouyahia est véritablement représentative de la région de la Kabylie. Pour/personname / M.Djoudi, le gouvernement aurait été mieux inspiré de prendre des décisions politiques, comme par exemple l'officialisation de la langue amazigh, au lieu de traiter avec “le mouvement dit des archs”. Son parti a rendu public, hier, un communiqué de même causticité dans lequel il considère la structure de Bélaïd Abrika comme étant “un produit du pourrissement de la situation induite par la provocation (l'assassinat de Guermah Massinissa), qui, en avril 2001, a/metricconverter / plongé la Kabylie/personname / dans la tourmente”.
C'est que le parti de Louisa Hanoune perçoit l'accord “comme une espèce de manœuvre du pouvoir visant à faire passer ses douloureuses réformes économiques via cette diversion politique”.
Le RCD, lui, ne souhaite pas commenter ni l'invitation au dialogue ni ses résultats. Son vice-président, Djamel Fardjellah, affirme que le parti a décidé de garder sa réserve dans une “situation caractérisée par l'absence de débat politique”. Le parti de Saïd Sadi devrait cependant rompre son silence, au début du mois prochain, à l'occasion de la tenue de son conseil national.
Contactés pour connaître leur appréciation de l'accord gouvernement-archs, les responsables du FFS sont restés injoignables durant toute la journée d'hier.
H. M.
Les anti-dialogue dénoncent une “compromission”
Hocine Mammeri, de la coordination de Larbaâ Nath Irathen :
“De quel dialogue s'agit-il ? Le Chef du gouvernement a battu le rappel de ses troupes en Kabylie afin de les amener à préparer cette région à prendre part au processus de normalisation à travers le référendum sur l'amnistie générale. Pour notre part, cela ne constitue nullement une surprise eu égard à l'attitude affichée par ces dialoguistes depuis le début du processus. Il est bien entendu que ceux qui se sont empressés de répondre favorablement à l'appel d'Ahmed Ouyahia l'ont fait en toute connaissance de cause, car les contacts n'ont jamais cessé, et qu'à chaque fois que le besoin se fait sentir, le pouvoir sait à qui s'adresser pour neutraliser les forces saines de la Kabylie. Les/personname / citoyens ne sont pas dupes et savent que la corruption s'est érigée en mode de gouvernance.”
Ameur Mouloud, de la coordination d'Aït Jennad :
“Signer un accord global sur la mise en œuvre de la plate-forme d'EI-Kseur est la meilleure manière pour noyer les revendications principales, notamment celles relatives à l'officialisation de tamazight, au jugement des assassins et de la primauté du civil sur le militaire. Ce dialogue ne constitue qu'une surenchère de plus que la population de Kabylie rejette d'ailleurs énergiquement, d'autant qu'il n'est pas mené par des délégués authentiques, mais par quelques individus qui ne représentent que quelques quartiers de la Kabylie.”
Rabah Issadi, de la coordination de Maâtkas :
“C'est un dialogue de compromission. Autrement dit, parler d'un accord global, c'est aboutir à ce que nous avions déjà rejeté, à savoir le dialogue mené par Allilouche en 2001. Nous sommes pour un dialogue politique et global qui nécessite un engagement de la présidence de la République/personname / car nos revendications nécessitent des réponses et non des négociations.
Quant au dialogue en cours, il n'engage qu'eux-mêmes mais jamais la Kabylie/personname /, car celle-ci nécessite une construction avec toutes ses forces saines et non pas avec des gens infiltrants que le temps a fini par démasquer.”
S. L.


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