Le prix Belaïd-At-Ali de la nouvelle en tamazight, organisé par la fondation Tiregwa (basée au Canada), a récompensé, pour l'édition 2016, trois auteurs algériens. Le 1er prix de la nouvelle en tamazight vient ainsi d'être décerné à Malek Houd pour son œuvre Amsebbal bu tneadab (le volontaire facétieux). Cet auteur, natif des Ath Mlikech (Bgayet), est enseignant de tamazight depuis 1995 dans une école primaire de Tazmalt où il réside. Fervent défenseur de sa langue, il est également poète et traducteur reconnu. Le 2e prix est revenu à Lhadi Maouchi, auteur et enseignant en tamazight, pour Amyezwar n yiderɣula (la course des aveugles) ; quant au 3e prix, il est revenu à Rachid Oulebsir, écrivain essayiste, actuellement éditeur, fondateur de la maison d'édition Afriwen, qui se spécialise dans le patrimoine culturel immatériel de Kabylie. Il a été donc primé dans ce concours pour sa nouvelle Timlilit n Yidh (rencontre nocturne). À rappeler que Tiregwa est une fondation qui s'est assigné comme mission principale "la promotion de tamazight en tant que langue, culture, littérature, identité et civilisation". Soucieuse de faire connaître et de rendre hommage à tous ceux – hommes et femmes – qui "travaillent pour ou sur tamazight", cette organisation à but non lucratif multiplie, depuis quelques années, les initiatives pour faire de leurs projets une réussite en y contribuant par l'organisation de conférences, notamment à Ottawa et Montréal, et beaucoup d'autres louables initiatives. Comme son nom l'indique, Tiregwa, pluriel de targa (rigole), se voudrait cet ensemble de chemins synergiques qui mènent droit vers la réalisation d'un projet culturel pour tamazight. Et comme le soulignent ses fondateurs, "les domaines visés en priorité sont l'édition de livres en langue amazighe et l'attribution de prix et bourses culturelles, éducatives et littéraires. En somme, toute initiative de production qui valorise la langue, culture et identité amazighes". Parmi ses initiatives, le concours de nouvelles Belaïd-At-Ali, qui a été créé "dans le but d'inciter et d'encourager les auteurs amazighs à écrire dans leur langue". Une manière aussi de rendre hommage à cet illustre écrivain, pionnier dans le passage de la littérature kabyle de l'oral à l'écrit, qu'était Belaïd At Ali. De telles organisations culturelles sont de louables initiatives créées pour faire connaître et promouvoir notre patrimoine si riche mais ô combien méconnu, et ainsi permettre à notre culture, multiple et variée, de percer à l'international, dépassant des frontières qui risqueraient de l'étouffer... S. B.