Un officier britannique a été impliqué dans l'élaboration des règles qui ont autorisé le recours à des méthodes d'interrogatoire extrêmes à la prison irakienne d'Abou Ghraïb, rendue tristement célèbre par les sévices commis sur des prisonniers, a rapporté hier un hebdomadaire britannique. Le gouvernement britannique a été forcé de se rétracter alors qu'il avait affirmé, jusqu'à présent, qu'aucun militaire britannique n'avait vu ou n'avait été impliqué dans la rédaction du document qui autorisait, notamment, l'utilisation de chiens et la privation de sommeil contre les prisonniers, en violation des conventions de Genève, indique The Observer. Citant une lettre du ministre des Forces armées, Adam Ingram, le journal révèle qu'un officier de l'armée britannique affecté à Bagdad au département juridique de la coalition dirigée par les Etats-Unis a apporté “des commentaires fournis par ses supérieurs” au moment de la rédaction du texte. Le document, intitulé “Interrogatoire et politique de lutte contre la résistance”, a été rédigé par un organisme de la coalition chargé de superviser les interrogatoires de détenus irakiens. Ajoutant de nouveaux éléments au scandale, qui a gravement entamé la crédibilité de la coalition, un autre journal a affirmé hier qu'un officier britannique était au courant de graves allégations de sévices à Abou Ghraïb cinq mois avant que des ministres britanniques ne fussent informés de ce qui se passait dans la prison. L'officier avait joué un rôle-clé dans l'examen d'un rapport de la Croix-Rouge qui avait révélé des sévices sur des prisonniers, rapporte The Independent on Sunday.