Résumé : Chahine propose à Malika de la raccompagner. Elle refuse, car elle devait rendre visite à sa sœur aînée. Le jeune homme connaissait un bon moniteur et lui propose de l'inscrire à des cours de conduite. Malika savait que sans son aide, elle devrait attendre longtemps avant d'avoir un rendez-vous. Chahine hoche la tête : - Je sais, c'est pour cela que je te le propose. Mon ami ne te fera pas languir autant. - Eh bien, c'est d'accord. Dès demain tu me ramèneras une brochure et la grille des tarifs. Tu me diras aussi ce qu'il faudra comme papiers pour le dossier. - Avec grand plaisir, Malika. Lorsque tu décrocheras ton permis, je te proposerai des cours de perfectionnement dans mon propre véhicule. Malika sourit : - Ah nous y voilà. Tu as donc tracé tout un programme à l'avance. Le jeune homme rougit : - Non... Non... Ce n'est pas cela. Ce n'est pas ce que tu crois. Je t'en fais juste la proposition. Tu peux toujours la refuser bien sûr. Indulgente, Malika souriait toujours : - Je ne refuserai pas ta proposition Chahine. En parallèle à mes cours, je crois que je ferai mieux d'accélérer le processus de mon apprentissage en ayant recours à tes méthodes de perfectionnement. Cela ne me déplairait pas. Mais dis-moi donc, depuis quand as-tu apprivoisé le volant ? - Depuis une bonne quinzaine d'années. - Mais pardi, tu es un vieux routier toi... - Oui. J'ai toujours aimé conduire. Cela donne une sensation de liberté que tu ne peux pas imaginer tant que tu n'as pas tenu un volant entre tes mains. - Mais je crois que tu aimes aussi appuyer sur le champignon. - Pas du tout ! Je suis plutôt prudent. - Nous verrons alors pour les cours de perfectionnement. La journée tirait à sa fin. Malika éteint son micro-ordinateur et se donne un coup de peigne avant de prendre son sac et de fermer son bureau. En descendant les escaliers, elle rencontre Rachid. Ils se saluèrent. Puis voyant qu'il voulait engager la conversation, la jeune femme le dépasse en lui faisant un signe de la main. - Bonsoir, à demain. Elle quitte la banque et se dirige tout droit vers l'arrêt de bus. Quelques minutes plus tard, elle était chez sa sœur aînée Kamélia. Cette dernière, qui habitait non loin du centre-ville, était très contente de recevoir sa cadette. Autour d'un café, elles entamèrent une discussion à bâtons rompus. Malika relate à Kamélia sa mésaventure de la veille sans omettre de préciser que Chahine avait tenu à la déposer à la maison et que Rachid, le jeune médecin, avait téléphoné pour prendre de ses nouvelles. Kamélia la taquine : - Ils sont, à n'en pas douter, amoureux de toi tous les deux. Les prétendants ne manquent pas à l'appel, petite sœur. Il est grand temps pour toi de faire un choix. Malika sourit : - Ne sois pas comme maman toi aussi. - Non je ne suis pas comme maman, mais à bien regarder les choses, tu as trente ans passés, tu es belle, tu as terminé tes études, tu es fonctionnaire dans une banque et tu es toujours célibataire ! Je ne vois pas ce qui t'empêchera désormais de penser à ton avenir. Regarde un peu autour de toi, Malika. Les années passent très vite. Demain tu auras quarante ans. Puis cinquante. N'oublie pas que les meilleures années dans l'existence d'une femme sont vite grillées si elle ne prend pas le temps de vivre pour elle-même. (À suivre) Y. H.