Des nouvelles violences armées ont émaillé les fêtes de Tabaski (Aïd El-Adha) dans le nord du Mali, ont rapporté les médias locaux et dénoncé aussi la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rebelles) dans un communiqué transmis, hier, à notre rédaction. La CMA accuse le Groupe d'autodéfense des Touareg de l'Imghad et alliés (Gatia), un des membres de la Plateforme d'Alger d'être derrière une attaque contre son poste sis à Intchdayte, 85 km au nord-ouest de Kidal. "Il s'agit là d'une énième violation du cessez-le-feu et de l'accord de paix de la part de la Plateforme qui survient au moment où les parties devaient s'efforcer de maintenir le calme et s'interdire tout acte de provocation comme elles s'y étaient engagées devant l'équipe de la médiation internationale le 3 septembre 2016 à Bamako", lit-on dans le communiqué signé par le porte-parole de la CMA, Almou Ag Mohamed, et non pas moins membre du Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA). Depuis mai dernier, les tensions n'ont cessé de monter entre le HCUA (membre de la CMA) et le Gatia à Kidal, donnant lieu à nombreux face-à-face meurtriers. Ces deux rivaux se battent, en effet, pour imposer leur contrôle sur cette ville stratégique, objet d'un vieux conflit entre les communautés touareg des Imghad et des Ifoghas. Tout en responsabilisant la médiation internationale sur cette situation explosive dans le Nord, la CMA affirme dans son communiqué que "ces violations répétées du cessez-le-feu ont pour but d'empêcher la mise en œuvre de l'Accord d'Alger". "La CMA accuse l'armée malienne de fournir une aide logistique à ce qu'elle qualifie de milices", lit-on encore dans le texte. "Le climat d'instabilité politique et sécuritaire qui prévaut au Mali risque de saper tous les efforts de paix et de rendre cet accord caduc", a estimé, hier, le président de la CMA, Bilal Ag Acharif, dans un entretien qu'il a accordé hier à RFI. "À ce rythme-là, il risque de ne plus y avoir d'accord auquel se référer", a-t-il averti. Lyès Menacer