L'événement organisé par l'Institut français d'Algérie (IFA), en collaboration avec les éditions El-Kalima, a permis de retracer le parcours de ce véritable écrivain et poète qui, à l'origine, était un... chef de daïra Dans le cadre du 21e Salon international du livre d'Alger (Sila), un hommage a été rendu, vendredi, au critique littéraire, universitaire, écrivain et poète algérien, Hamid Nacer-Khodja, décédé le 16 septembre dernier. Organisée par l'Institut français d'Algérie (IFA) en collaboration avec les éditions El-Kalima, une table ronde a réuni autour de sa mémoire, l'artiste-peintre Denis Martinez, l'écrivain Yahia Belaskri, le journaliste Ameziane Ferhani, et Guy Dugas qui fut, notons-le, le directeur de recherche de Hamid Nacer Khodja. À ce sujet, les intervenants n'ont pas été avares de témoignages et d'anecdotes sur les pérégrinations de Hamid Nacer Khodja, notamment, lors de son arrivée à Marseille en France. La note de présentation de cet évènement souligne, d'emblée, le parcours pour le moins atypique du disparu dont la vocation littéraire n'était pas toute tracée : "Curieux itinéraire que celui de Hamid Nacer Khodja (1953-2016), enfant pauvre dans une Algérie en guerre qui deviendra un maillon majeur de la coopération culturelle avec la France, adolescent amoureux des livres et de la lecture dans un milieu presque analphabète, énarque de formation mais poète de naissance, administrateur d'Etat passionné d'un poète engagé et sulfureux, enseignant-chercheur si peu jaloux de son travail et de ses trouvailles !" Né le 25 janvier 1953 à Lakhdaria dans la wilaya de Bouira, Hamid Nacer-Khodja est décédé le 16 septembre 2016 à Djelfa, sa ville d'adoption. Bref rappel de son cursus : Hamid Nacer-Khodja a fait ses études primaires, secondaires et supérieures à Alger. En 1973, il rejoint l'Ecole nationale d'administration (ENA) d'où il sortit en 1977 pour exercer différentes responsabilités, notamment, comme chef de daïra à Tazoult (wilaya de Batna) et à Aïn El-Melh (wilaya de M'sila), d'attaché de cabinet à la wilaya de Djelfa où il décida de s'établir définitivement avant d'y finir ses jours. Entre ses responsabilités dans l'administration locale et la magie littéraire, le choix de Hamid Nacer-Khodja était fait ! Il s'inscrit de 1998 à 2000 à l'université de Paris-IV Sorbonne d'où il sort avec un diplôme d'études approfondies (DEA) en littérature comparée qu'il obtint au titre d'un mémoire consacré à Jean Sénac et à Albert Camus, et cela sous la direction des professeurs Jacques Chevrier et Guy Dugas. De 2000 à 2005, il réussit à obtenir un doctorat en littérature française et comparée à l'université de Montpellier III consacré également à Jean Sénac et cela toujours sous la direction du professeur Guy Dugas, présent vendredi à son hommage. Maître-assistant, ensuite maître de conférences, Hamid Nacer Khodja occupa enfin le poste de directeur de l'Institut des lettres et des langues du centre universitaire de Djelfa. Mais à partir de 2013, il préféra se consacrer uniquement à l'enseignement et à l'encadrement de mémoires de mastère à Djelfa, Laghouat, Béjaïa et Blida. Membre du comité scientifique de la revue Multilinguales de l'université de Béjaïa, Hamid Nacer Khodja collaborait avec plusieurs journaux et revues dont le magazine culturel L'ivrEsQ de la poétesse et romancière Nadia Sebkhi, présente également à cet hommage qui a réuni au moins une cinquantaine de personnes dont la plupart connaissait personnellement le défunt. Mohamed-Chérif Lachichi