Le Front pour la justice et le développement (FJD), Ennahda et El-Bina ont tenu, hier, à Alger, les réunions de leurs conseils nationaux respectifs (majlis echoura). Des conseils nationaux qui ont avalisé et entériné l'alliance stratégique entre les trois formations islamistes. Les partis FJD et Ennahda, qui ont déjà scellé leur fusion dans un seul et même parti, sont maintenant rejoints par le mouvement El-Bina présidé par Mustapha Boumehdi, secondé par Ahmed Dane, en qualité de secrétaire général. Sauf que ce dernier n'est pas concerné par la fusion organique, mais juste par une alliance en perspective des prochaines législatives et locales. Mais c'est suffisant pour réjouir Abdallah Djaballah qui, intervenant à l'ouverture de la session extraordinaire du conseil consultatif du Parti pour la justice et le développement, a expliqué la démarche intégrationniste des partis d'obédience islamiste. Dans un message adressé aux médias, le président du FJD a indiqué que "le resserrement des rangs des partis islamistes n'a pas pour seul objectif les prochaines échéances électorales, mais la démarche entamée, depuis 1976, a une motivation religieuse". Soit. Mais étant un politicien partisan, Djaballah sait faire feu du bois disponible. C'est ainsi que, réagissant aux événements qui ont secoué certaines wilayas du pays, il a dénoncé la violence et les saccages. "Nous n'acceptons aucun comportement qui utilise la violence et la destruction, car ce sont les populations qui vont en subir les conséquences", a-t-il affirmé. Il a ajouté que pour le FJD, "ces événements étaient déjà prévisibles depuis longtemps, pour avoir mis en garde contre cette situation. Selon lui, la responsabilité incombe entièrement au pouvoir qui s'est employé à marginaliser les élites politiques et les partis dans leur rôle de relais des revendications populaires". Mais Djaballah souligne encore que, pour le pouvoir, "les partis sont divisés en deux catégories. D'abord, les partis qui lui font allégeance et dont la raison d'être est de cautionner sa politique. Ensuite, les partis d'opposition, qui ne sont pas considérés comme des institutions constitutionnelles, mais comme des ennemis à dénigrer et à marginaliser, et ce, depuis l'arrêt du processus électoral en 1992". Djaballah dira, en outre, que les politiques du pouvoir ne servent ni les intérêts de ce dernier, encore moins ceux du peuple, en voulant pour preuve la loi électorale et la Constitution qui, au regard des "lacunes" qu'elles comportent, laissent deviner une démocratie de façade. De son côté, le secrétaire général du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, a présidé à l'ouverture du conseil national de son parti, présentant, à l'occasion, le document cadre de l'alliance stratégique avec le FJD. Montant un souci électoral certain, il appelé le président de la République à plus de messages positifs pour lutter contre l'abstention. "Au moment où nous assistons à l'officialisation de la Haute autorité de surveillance des élections, hormis nos réserves sur la loi, ainsi que la composition de laquelle est évacuée la représentation des partis politique, nous demandons une fois de plus au président de la République à donner plus de des garanties pour lutter contre l'abstention", a déclaré le SG d'Ennahda. Amar R.