Ils conditionnent leur participation au vote du 4 mai par la relance des projets. La Coordination des comités de villages de la commune de Aït Zikki, relevant de la daïra de Bouzeguène, qui ont procédé à la fermeture des institutions publiques, pour une durée illimitée, en raison du blocage de leur projet de raccordement de gaz naturel dans leur commune par les villageois de Taourirt qui réclament une déviation du tracé initial, viennent de durcir le ton en décidant de boycotter carrément les élections législatives du 4 mai prochain. En brandissant depuis, hier, une nouvelle banderole sur laquelle on pouvait lire "Pas de gaz, pas de vote !", les villageois de Aït Zikki enclenchent ainsi la vitesse supérieure à leur mouvement et ne comptent pas abdiquer tant que les engins de l'entreprise de travaux de gaz qui est chargée de la réalisation du projet n'ont pas repris les travaux de canalisation. Les villageois rencontrés, hier, ne croient plus aux promesses qui durent depuis plus de deux ans. Le projet entamé en 2014 a fait l'objet de nombreuses oppositions émanant de certains villages des deux communes de Bouzeguène et d'Illoula qui ont refusé d'accorder le passage du gazoduc sur leurs propres terres. Cependant, le bon sens prévalu a permis de lever les oppositions, mais ce n'est pas le bout du tunnel, puisqu'il persiste encore une dernière opposition au village de Taourirt qui exige un changement de tracé qui éloignerait la conduite de gaz de la source naturelle d'eau du village. C'est ce qui fait que le projet d'alimentation en gaz de la commune de Aït Zikki est bloqué depuis plus de 2 ans, et ce, au grand dam d'une dizaine de villages concernés. "Nous avons été, à maintes reprises, bernés par des promesses sans lendemain. Notre confiance a atteint les limites. Nous ne lèverons jamais le blocage tant que les travaux de gaz n'ont pas repris. Est-il normal que des villageois se chauffent au gaz naturel alors que la population de Aït Zikki, située à 1400 m d'altitude, ne puisse pas profiter des bienfaits du gaz naturel. Chaque hiver, nous sommes bloqués par la neige durant des semaines, les écoles sont fermées par manque de chauffage et les villageois n'arrêtent pas de courir derrière une bonbonne de gaz qui se vend au marché noir et qui est parfois introuvable même au prix fort. Nous faisons l'objet d'un mépris caractérisé de la part des autorités locales", s'indigne un citoyen. C'est ce qui fait que les villageois ont décidé qu'aucune urne de vote ne rentrera dans les villages le 4 mai prochain et leurs voix ne seront donc pas comptabilisées alors que les 6000 habitants de Aït Zikki sont décidés à ne pas baisser les bras.