Le projet de la zone industrielle tant attendu et qui devait être implanté sur les territoires des communes limitrophes de Draâ El-Mizan et de Tizi Gheniff, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, sur une superficie totale de 111 ha, a été finalement amputé de plus de la moitié de sa superficie initiale. En effet, suite à des oppositions foncières émanant notamment des agriculteurs de la région, le comité interministériel chargé du dossier a finalement décidé de déclasser cette zone en la subdivisant en deux zones d'activité, soit 21 ha pour Draâ El-Mizan et 27 ha pour Tizi Gheniff ; ce qui représente 63 hectares de moins que l'assiette initiale sous prétexte que "ce sont des terres à potentialités agricoles productives". Pour les habitants de cette région dont la population est composée d'un grand nombre de jeunes au chômage, cette décision vient leur couper tout espoir de déboucher sur d'éventuels emplois et de voir aussi le développement local prendre un nouvel essor. "Sincèrement, nous avions investi beaucoup d'espoirs dans ce projet de zone industrielle mais, finalement, notre rêve s'est transformé en cauchemar car il faut savoir qu'il y a une grande différence entre une zone industrielle et une zone d'activité. Leur statut n'est pas le même et leur impact économique est moindre car une zone industrielle attire de gros investisseurs pour créer de la richesse et de l'emploi à grande échelle pour toute la région", estime un jeune diplômé d'une grande école préparatoire. Pour notre interlocuteur, il suffit de voir l'état des zones d'activité créées depuis des décennies pour avoir une idée précise sur l'avenir de ces deux nouvelles zones qui viennent d'être accordées à la région, et ce, sans aucun délai de réalisation. "Cela est toujours dans l'absolu puisque l'échéance de leur lancement n'a pas été arrêté. C'est encore du noir sur du blanc, sans plus !", ajoute le même interlocuteur. À Draâ El-Mizan, la zone de 57 ha répartie en 37 lots n'attire même pas de promoteurs en raison de tous les manques de commodités, ni gaz, ni eau, ni routes dignes de ce nom. Au jour d'aujourd'hui, pratiquement sur les 15 lots affectés aux "investisseurs", deux ou trois sont en place sinon les autres sont en jachère, alors que 14 autres n'ont même pas trouvé preneurs. Pour les six lots restants, apprend-on d'une source locale, quatre sont réservés aux équipements de la zone et deux ne sont pas cessibles. On croit savoir que 34 ans après sa création, cette importante assiette foncière ne possède même pas encore son permis de lotir. C'est dire que ces zones d'activité que les pouvoirs publics voudraient pourtant redynamiser pour booster l'économie locale et créer de la richesse et de l'emploi ne sont pas un pari gagné en raison de toutes les entraves auxquelles sont confrontés les investisseurs potentiels. Aussi, même si dernièrement, le wali de Tizi Ouzou avait insisté auprès des autorités locales et des responsables habilités à gérer ces zones comme il se doit pour retirer les lots non exploités et les affecter à d'autres postulants, rien n'a été fait même si on apprend que la Sogi a déjà mis en demeure quelques bénéficiaires de lots dans les différentes zones de la wilaya pour les exhorter à lancer leurs projets sous peine d'annulation de leur décision d'attribution. Cela étant, les deux nouvelles zones d'activité de Draâ El-Mizan et de Tizi Gheniff ne verront pas le jour de sitôt, et ce, au grand désespoir des investisseurs dignes de ce nom ! O. Ghilès