RESUME : Si Mustapha a de la peine pour sa belle-fille qui vient de perdre son bébé, Ouarda n'éprouve pas ce sentiment. Elle juge l'occasion trop belle pour ne pas en profiter. Elle la rendra coupable de la mort du bébé. Elle a déjà des preuves en mains… Latéfa n'avait pas cessé de pleurer depuis qu'elle avait appris que son bébé était mort. La veille encore, elle le sentait bouger en elle. Elle ne comprend pas ce qui s'était passé ; pourquoi il a cessé de vivre moins d'une heure après sa naissance. Elle a encore l'écho de ses cris dans les oreilles. Son bébé avait pleuré longtemps. Si elle en avait eu la force, elle se serait levée pour voir ce qui n'allait pas. - Mon bébé, murmure-t-elle. Pourquoi est-il mort ? Je veux savoir. - Mais tu le sais déjà ! Latéfa sursaute en reconnaissant la voix de sa belle-mère. Celle-ci vient d'entrer dans la chambre et elle se précipite sur elle pour la secouer. - Qu'as-tu fait à mon petit-fils ? Pourquoi prenais-tu des calmants ? C'est ce qui l'a tué ! - Non, non, il allait bien quand il est né, répond Latéfa. Je l'ai entendu pleurer. Mais je ne sais pas ce qui s'est passé après. - Bien sûr ! Comment voudrais-tu qu'il survive si tu as passé des mois à prendre des médicaments déconseillés aux femmes enceintes ? - Mais je n'ai rien pris ! Je te le jure. Pourquoi tu ne me crois pas ? Ouarda secoue la tête et feint de se retenir de la frapper. - Et tu oses me tenir tête ? En préparant hier soir tes affaires, je suis tombée sur des flacons de comprimés. Je mettrai ma main au feu qu'il s'agit de calmants ou autre drogue, dit-elle. La preuve, le bébé est mort. - Je n'ai jamais rien fait qui puisse mettre la vie de mon bébé en danger. Je te le jure. - Ne jure pas ! Toutes les preuves sont contre toi, insiste Ouarda. Je vais te faire regretter d'avoir tué mon petit-fils. Latéfa a beau se défendre, Ouarda semble ne rien entendre. Elle repart aussi vite qu'elle est venue. Mustapha n'est pas là et elle a les mains libres. Elle n'aurait rien pu faire s'il avait été là. Elle profite de son absence pour vérifier que les flacons sont toujours dans le tiroir de la commode. Ils sont bien là et elle tient à les montrer à Rachid quand il arrivera. Elle se doute bien que son mari a dû l'appeler pour le mettre au courant et il allait arriver d'un instant à l'autre. Et plus tôt qu'elle ne s'y attendait. Rachid entre à la maison, bouleversé. Il ne s'est pas encore rendu à la maternité, ayant des affaires à déposer avant. Ouarda pleure quand elle le voit. Il s'arrête et la prend dans ses bras. Il croit à sa peine. - Mon pauvre fils, lui dit-elle. Pardonne-moi de ne pas avoir été plus alertée. Je regrette, tu sais ! Pourras-tu seulement me pardonner ? soupire-t-elle, en essuyant ses larmes. - Te pardonner ? l'interroge-t-il. Mais quoi ? De quoi parles-tu ? - J'aurais dû la surveiller, dit Ouarda. Si j'avais vraiment gardé un œil sur elle, j'aurais su qu'elle se droguait. Le bébé se serait mieux porté. Rachid la regarde. Elle a l'air si désolée pour le bébé qu'il la croit sans hésiter. Sans poser de questions, quand elle le prend par le bras, il la suit dans sa chambre… (À suivre) A. K. [email protected]