La dégradation de l'environnement coûte 7% de la richesse nationale. L'Algérie vit une crise écologique majeure : dégradation des sols, désertification, perte de couverture forestière, perte de diversité biologique au niveau génétique, écosystémique et des espèces, rareté grandissante en eau douce, suroccupation des écosystèmes côtiers, sans compter les changements à long terme dans le climat terrestre affectant la productivité naturelle des écosystèmes et sapant les efforts des réductions de la pauvreté et de croissance économique durable. L'urbanisation non contrôlée des zones littorales tout comme le processus d'industrialisation peu maîtrisé ont généré des pollutions sans cesse croissantes (déchets, détérioration de la qualité de l'air et de l'eau) se traduisant par la dégradation de certains indicateurs de santé publique en termes de morbidité. Les pertes économiques et les surcoûts de santé publique ont été évalués à plus de 7% du PIB. Ce constat a été révélé par le rapport national sur l'état et l'avenir de l'environnement, il y a de cela presque cinq années. Cela a été rappelé, hier, lors du séminaire sur la “Pollution et la protection de l'environnement”. Organisée conjointement par le ministère de l'Environnement, l'Observatoire national de l'environnement et JICA, une agence japonaise de coopération internationale, la rencontre a surtout mis en exergue l'urgence de remédier à cette situation déplorable dans l'optique du développement durable en modifiant les modes de production et en faisant évoluer les pratiques de consommation. Le défi n'est pas des plus simples car il nécessite l'instauration d'une nouvelle culture. Pour entamer cette marche vers l'avenir, le ministère de l'Environnement a estimé qu'il fallait au préalable procéder au diagnostic pour déterminer le mal avant de l'attaquer en profondeur et instituer ainsi un plan national d'action pour l'environnement et le développement durable. Le renforcement du cadre juridique a été l'une des priorités avant de passer à l'appui financier et appuyer la sensibilisation. La lutte contre la pollution s'est traduite, quant à elle, par les contrats de performance qui ont motivé certaines unités industrielles et s'engager dans un processus d'intégration des impératifs de protection de l'environnement. Cela est aussi valable pour la lutte contre la pollution de l'air à travers les réseaux Samasafia. Il y a eu également le cadastre du littoral en 2002 qui a donné lieu au Plan d'aménagement côtier. Ces efforts ont justifié une coopération internationale de plus en plus intense, notamment ces trois dernières années avec l'Allemagne, le Japon, l'Italie, la France, la Belgique, Monaco, l'Espagne, l'égypte, l'Iran, l'Afrique du Sud et la Tunisie. Plusieurs projets ont pu être lancés grâce à l'assistance technique et la mobilisation provenant de l'aide internationale. N. S.