Le plan d'action du gouvernement Tebboune, adopté mercredi en Conseil des ministres, ne comporte quasiment aucune nouveauté, selon de nombreux spécialistes et observateurs. Les grandes lignes rendues publiques par la présidence de la République, s'inscrivent dans la parfaite continuité de celui de l'ancienne équipe gouvernementale dirigée par Abdelmalek Sellal. Pour Smaïl Seghir, expert en management, ce sont les mêmes "rustines" qui sont reconduites consistant à augmenter la pression fiscale et à diminuer les importations. "C'est le même logiciel, épuisé, qui est reconduit", souligne-t-il, alors que dans la situation de crise actuelle, c'est justement "changer de logiciel" qu'il faut. L'expert déplore que les mêmes rengaines soient reconduites avec une vision budgétaire de l'économie. Une vision à très court terme consistant, juste, à équilibrer le budget. À travers ce plan d'action, le chef de l'Etat recommande la poursuite de la rationalisation budgétaire, la promotion des financements internes non conventionnels et la préservation de la souveraineté économique du pays en évitant le recours à l'endettement extérieur et en contenant davantage le volume des importations afin de sauvegarder les réserves de change. Des recettes, pour l'essentiel, déjà usitées sans succès. Le plan du gouvernement manque de clarté indique Smaïl Seghir. Par exemple, les financements internes non conventionnels dont il est question dans le plan d'action du gouvernement ne renvoient à rien de précis. Si ce n'est, peut être, à des financements hors Trésor public. Avec des indicateurs économiques au rouge, avec des perspectives de remontée du prix du baril quasiment impossibles à prévoir dans le court terme, la situation n'offre aucune marge de manœuvre, d'où l'impératif d'une véritable remise en question de la conduite de notre économie avec de grandes réformes structurelles préconisées autant par les économistes que par les institutions financières à l'instar du FMI. Même Ahmed Ouyahia, chef du cabinet à la Présidence et premier responsable du RND, a pointé du doigt ce manque de réformes structurelles. Au final, on est loin de ces réformes structurelles. En lieu et place de ces réformes structurelles, le gouvernement entend "mettre en œuvre" le fameux "nouveau plan de croissance économique" initié il y a quelques mois par le gouvernement Sellal. Saïd Smati