L'occasion était pourtant idéale pour réparer "l'erreur", puisque ladite clinique avait bien été baptisée officiellement au nom de Larribère dans les années 90. Les festivités du 55e anniversaire de l'indépendance ont donné lieu, à Oran, à toute une série de manifestations officielles, avec la veille, une parade dans les rues de la ville où des enfants ont été largement mis à contribution dans une ambiance festive. Mais cette année plus particulièrement, la canicule qui sévit a surtout poussé bon nombre de familles de la région à choisir les plages et la fraîcheur de la mer pour passer cette journée de commémoration et du souvenir. Côté officiel, les autorités locales ont choisi de baptiser des lieux et des structures publiques de noms de chouhada et moudjahidine pour immortaliser leur combat et sacrifice. Mais d'ores et déjà, une polémique refait surface, plus particulièrement s'agissant de l'affaire de la clinique Larribère, située au Front de mer. Alors que nombre de personnes et d'associations, qui avaient dénoncé cette débaptisation faite en catimini, s'attendaient à ce que soit apposée une plaque commémorative, ce 5 juillet, au nom de la famille Larribère pour rétablir ce qu'ils considèrent comme une injuste, il n'en a rien été. L'occasion était pourtant idéale pour réparer "l'erreur", puisque ladite clinique avait bien été baptisée officiellement du nom de Larribère dans les années 90. La non-rebaptisation de la clinique à l'occasion du 5 juillet va à nouveau alimenter la polémique, alors qu'au ministère des Moudjahidine on avait dit que l'erreur serait corrigée. Cela renforce le sentiment de certains que derrière la débaptisation de la rue Fernand-Yveton et la clinique Jean-Marie-Larribère, il y a une volonté de travestir l'histoire et d'imposer une différenciation entre les militants, chouhada et moudjahidine de différentes confessions. L'autre événement qui devait marquer les festivités du 5 juillet est l'inauguration officielle de la toute nouvelle ligne maritime reliant Oran à la plage les Dunes de Cap Falcon. Alors que beaucoup s'attendaient à ce que cette inauguration se fasse en présence de l'ex-wali Abdelghani Zaâlane et actuel ministre des Transports, celui-ci n'a pas fait le déplacement, préférant rester à Alger. Techniquement, cette nouvelle ligne, destinée à participer au désengorgement de la circulation automobile sur la route de la corniche, permettra aux estivants, moyennant 250 DA, de rallier les plages de manière agréable, d'autant que des animations de loisir sont prévues durant une traversée de 30 minutes. Deux bateaux ont été affrétés d'Italie, pour la période juillet-août, avec une moyenne de 300 passagers pour chaque traversée. Mais l'événement a tourné court, puisque son inauguration ne s'est pas déroulée comme prévu, mercredi. Et pour cause, le navire italien affrété, avec à son bord un commandant et un équipage italiens ainsi qu'une importante délégation d'officiels, n'a pu accoster le quai de Cap Falcon. Le navire a dû faire demi-tour et rejoindre son point de départ au port d'Oran. Si la houle légère au quai de Cap Falcon rendait les manœuvres du navire risquées, il semble que les conditions et l'état du quai, et probablement l'absence de brise-vague, expliquent que l'opération d'accostage s'est avérée dangereuse pour le navire et pour le débarquement des passagers. Par ailleurs, le quai pourrait aussi s'avérer trop petit et inadapté aux types de navire affrétés pour assurer cette liaison. D. LOUKIL