Les atteintes au droit syndical ont atteint des proportions qui ne laissent guère indifférentes les organisations autonomes. Les déclarations officielles faisant état de la reconnaissance d'un seul et unique syndicat, à savoir l'UGTA, ne démotivent pas pour autant les syndicalistes autonomes qui ne comptent pas courber l'échine. La création du CNLS, qui regroupe plusieurs organisations, prouve la détermination de ces organisations à faire face aux moult entraves. Toutefois, la bataille des syndicats ne se limite pas à cette structure commune, mais des actions en solo sont également enregistrées. Ainsi, après le Cnes, c'est au tour du Snapap de monter au créneau et de dénoncer l'acharnement des autorités contre les syndicats qui refusent d'activer sous la houlette de l'UGTA. C'est ce week-end, lors de son 4e congrès ordinaire, que le Snapap est revenu sur la situation des libertés syndicales en Algérie. Une situation qui va de mal en pis et qui est “caractérisée par l'ingérence des autorités à tous les niveaux des institutions de l'Etat dans les affaires internes des syndicats”. Le Snapap dénonce “les entraves à l'exercice syndical et du droit de grève ainsi que le mépris affiché à l'égard des acteurs syndicaux”. “Ce tableau peu reluisant, dont les détails ont été prouvés dans le rapport du CNLS envoyé au premier magistrat du pays, pousse le syndicat à interpeller le Président sur les suites qui seront réservées à ce document. Les parlementaires sont, eux aussi, interpellés pour associer les syndicats autonomes dans l'étude du projet de loi sur la Fonction publique. Au chapitre des revendications, le Snapap exige l'ouverture “d'un dialogue social sincère avec l'ensemble des partenaires sociaux pour l'adoption de toutes les lois sociales” et l'instauration d'une politique salariale à même d'améliorer le pouvoir d'achat. Le syndicat propose une revalorisation conséquente des salaires “qui sont restés misérables malgré l'embellie financière de l'Algérie” et l'élargissement de l'amnistie au domaine social par la réintégration des travailleurs licenciés et les cadres syndicaux qui font l'objet de persécution. Par ailleurs, les syndicalistes ont adopté le bilan moral et financier de l'organisation et procédé à la réélection de Rachid Malaoui à la tête du Snapap. M. B.