Connue pour sa vocation agricole ancestrale, la wilaya d'Oum El-Bouaghi a vu progressivement ses principales activités, en l'occurrence l'élevage et la céréalicuture, céder la place à un commerce informel dont l'ampleur fait rage, portant ainsi un sacré coup au Trésor public. Dans ce contexte, plus de 1,5 milliard de DA de pertes annuelles pour le Trésor public est comptabilisé à cause de ce marché informel. Se localisant essentiellement dans deux agglomérations de la wilaya, en l'occurrence Aïn Fakroun pour le prêt-à-porter et Aïn Mlila pour les pièces détachées, deux comptoirs commerciaux dont la réputation est connue à travers le territoire national. De ce fait, l'importation, principale activité, fait rage dans ces deux villes, où un nombre d'importateurs, travaillant dans la transparence, est identifié par les services compétents (commerce, impôts…). Par contre, un bon nombre d'affairistes occultes activent dans le domaine. Avec une soixantaine de demandes d'inscription de commerçants au fichier national des fraudeurs, Oum El-Bouaghi vient en pole position avec les wilayas d'Alger et d'Oran. En dépit des condamnations dont on fait l'objet de faux importateurs et l'armada de textes et lois promulgués régissant l'activité de l'importation, ces importateurs continuent à activer, comme le prouvent près de 7 milliards de centimes de fraude fiscale (vente sans facture) enregistrés par les services de contrôle de la direction du commerce et des prix de la wilaya d'Oum El- Bouaghi, durant les mois de janvier et février 2005, suite à plus d'un millier d'interventions. Ceci en dit long sur la persistance du commerce informel. Cependant, une lutte sans merci des services de contrôle, particulièrement les brigades mixtes constituées par les services de commerce-impôt-douanes, est engagée pour atténuer cette activité, et l'année 2004 a comptabilisé pas moins de 347 fermetures administratives, dont la majorité pour défaut de registre du commerce, et a enregistré la suspension de domiciliation de 36 importateurs pour non-localisation par la Banque d'Algérie. K. M.