Poursuivant son programme qui s'articule autour d'une série de rencontres avec la population et après avoir sillonné les daïras de Sougueur, Aïn D'heb et Frenda, le wali de Tiaret a été l'hôte de la ville de Rahouia où il devait s'entretenir avec les citoyens des circonscriptions de Rahouia, Mechra-Sfa et Oued-Lili. À l'instar des précédents, le rendez-vous de Rahouia a été émaillé d'un cachet purement protocolaire du genre “h'na fi h'na” où seuls les privilégiés et “les têtes de marque” avaient eu droit à l'accès à la salle des fêtes. En effet, à défaut d'informer les citoyens pour exprimer leurs doléances, les organisateurs de cette rencontre n'ont rien trouvé de mieux que de cibler des personnes biens distinctes auxquelles des invitations individuelles ont été remises la veille en catimini. Ces animateurs, appelés à juste titre des “chefs d'orchestre”, avaient prémédité cette pratique que l'on croyait révolue afin d'écarter ceux taxés de perturbateurs, lesquels, victimes de leur franc-parler et du vif courage de dénoncer, ont été empêchés d'y assister. Un lapsus somme toute révélateur de la crainte des responsables locaux de voir leur laxisme démesuré et leur gestion chaotique s'étaler devant le premier magistrat de la wilaya. d'ailleurs, ce dernier n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour faire remarquer à l'assistance, au moment où un maire s'apprêtait à prendre la parole, que la rencontre avait pour objet d'écouter les citoyens d'abord. Cependant, pour revenir aux interventions enregistrées, il y a lieu de mettre en exergue celle d'un vieux originaire de Djillali-Benamar relevant de la daïra de Mechra-Sfa, qui mit l'accent sur le problème épineux du foncier urbain. Une paralysie criante pour le développement de cette localité lésée beaucoup plus par l'incurie humaine que par la nature. Par manque de ressources, devait-il affirmer, les jeunes, écrasés par l'oisiveté, ont investi les milieux néfastes de la délinquance. Ce dernier avait ensuite soulevé le manque flagrant en matière d'approvisionnement en eau potable bien que, juste à côté, se trouve le gigantesque barrage Ben Khedda. la daïra de Oued Lili, quant à elle, est intervenue pour soulever certaines carences liées à l'habitat rural, l'occupation des jeunes et les péripéties administratives auxquelles sont confrontés les citoyens de cette daïra dont certains services dépendent toujours de la daïra mère, voire celle de Rahouia. Néanmoins, la RN 90 reliant Oued Lili à Oued R'hiou a été aussi au centre des débats puisque un citoyen de la commune de Sidi Ali Mellal se posait la question sur les mobiles qui empêchent les autorités concernées à penser à sa réhabilitation. S'agissant de la daïra de Rahouia, la surprise a frôlé la satire quand le représentant de la société civile, un cadre de l'Apc, devait poser l'œil pour lire ce qui était griffonné comme “fausses carences” sur son bout de papier. Pour les fausses carences, on comprend que les problèmes de fond dans lesquels s'éternise la population de Rahouia n'ont pas été évoqués. En marge de ces interventions d'où l'on déduisait un semblant de “tout va bien”, les directeurs de l'exécutif avaient pris, tour à tour, la parole pour éclaircir certains points sombres. Ainsi, le secrétaire général de la direction de l'éducation semblait ne pas digérer le fait qu'un directeur d'une école de Rahouia exprime sa doléance de voir un jour les responsables se préoccuper de la vétusté des infrastructures scolaires. Ce dernier se disait désolé de remarquer un cadre du secteur soulever un tel paradoxe bien que sa question méritait bien d'être enregistrée. Par ailleurs, autant préciser que cette rencontre avec la société civile a été travestie en un mini-débat entre certains responsables et leurs boys qui les avaient escortés dans leur besogne à coups de tambour et clarinette. R. S.