Le secteur du tourisme connaît une activité particulière ces dernières semaines. La saison estivale est lancée depuis longtemps. Mais force est de constater que les retards enregistrés ne peuvent être comblés par un tour de magie. La journée d'étude organisée conjointement hier à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj par les ministères du Tourisme et des Travaux publics, dont le thème porte sur “les infrastructures maritimes, facteurs de développement et de mise en valeur du tourisme balnéaire”, et à laquelle ont pris part les responsables locaux du département de Mohamed Seghir Kara a révélé d'importantes insuffisances dans le secteur. Sur les 188 plages du littoral des wilayas du centre du pays, 83 — dont 46 par défaut d'accès — sont interdites à la baignade. La même situation se présente à l'ouest du pays, car sur les 156 plages que compte la région, 65 sont interdites à la baignade. L'Etat doit consentir d'énormes efforts pour les rendre exploitables si son objectif est celui de faire du tourisme un secteur clé de l'économie nationale. Tout porte à le croire même si l'EGT de Sidi-Fredj, dont le site a été visité hier par les ministres des Travaux publics et du Tourisme, respectivement Omar Ghoul et Mohamed Seghir Kara, ne connaît pas l'identité de plusieurs embarcations qui engorgent le port. Néanmoins, des travaux de réaménagement ont été entamés, d'autres encore au stade de projets. Le département des Travaux publics compte doter ce complexe d'un véritable port de plaisance et de plages bien aménagées, comme il est en train de le faire à El-Djamila, ex-La Madrague où les travaux ont déjà commencé depuis longtemps. Le projet, dont le coût s'élève à près d'un milliard et demi de dinars, devrait changer la configuration de toute cette partie de la côte ouest d'Alger. Un hôtel, un port de pêche et de plaisance et une plage artificielle seraient livrés dans 30 mois si les délais étaient respectés. Même les commerces riverains doivent s'intégrer dans le nouveau paysage. “Les commerçants récalcitrants verront leurs activités cesser”, menace Omar Ghoul qui, en visitant également Raïs Hamidou, a exhorté les techniciens relevant de son département à rendre son lustre d'antan au petit port de plaisance qu'il faut absolument désenclaver en ouvrant des accès à la plage. Mais il n'y a, en fait, qu'un seul moyen : procéder à l'expropriation. Le ministre n'hésite pas. “On va exproprier”, lancera-t-il. Les objectifs attendus de ces projets en valent la peine. Outre le bénéfice que peut engranger le secteur du tourisme, ils représentent, dira-t-il, d'énormes sources de création d'emplois. Le département des Travaux publics a mis le paquet. 30 milliards de dinars est l'enveloppe budgétaire consacrée au réaménagement des ports de pêche et de plaisance. K. D.