L'action de la Direction de l'éducation a rendu public un communiqué visant à ôter toute légitimité à la revendication du Cnapeste. Après l'échec des négociations amorcées avant-hier, lundi, la Direction de l'éducation de Tizi Ouzou, dont la proposition a été rejetée par le conseil de wilaya du Cnapeste, a décidé de passer à l'action, hier matin, en adressant des mises en demeure aux enseignants grévistes. Une première mise en demeure a été, en effet, remise, hier matin, aux enseignants grévistes par le biais des responsables de leurs établissements à travers toute la wilaya, nous a indiqué une source proche du conflit qui nous a précisé que la plupart des enseignants ont refusé de récupérer ledit courrier. Selon notre source, cette résistance de la part des enseignants n'aura aucun impact sur la démarche tant le nouveau décret n°66 régissant les procédures de mise en demeure stipule que le simple témoignage du chef d'établissement de l'enseignant quant à la notification d'une mise en demeure fait foi et donc suffit pour la considérer comme remise au concerné. Après la remise de cette première mise en demeure, les enseignants grévistes disposent de cinq jours pour rejoindre leur poste au risque de se voir notifier une seconde mise en demeure puis encore une troisième au 11e jour, a expliqué notre source précisant qu'au 15e jour, l'enseignant absent sera directement radié de son poste et se verra remplacé par un vacataire pour une période de 60 jours, soit la période accordé à l'enseignant radié de présenter un éventuel recours. Il est à noter que le passage à l'action de la Direction de l'éducation ne s'est pas limité à cet aspect procédural mais elle a aussi rendu public un communiqué visant à ôter toute légitimité à la revendication du Cnapeste. Dans son communiqué, la Direction de l'éducation a expliqué que "la supposée agression de l'enseignante n'a pas été prouvée et ni cette enseignante ni le syndicat Cnapeste n'ont fourni une quelconque preuve confirmant la véracité de cette agression". "Nous avons même appelé l'enseignante en question à déposer plainte et elle a refusé. Pis encore, elle a accepté les excuses de celle qu'elle accuse de l'avoir agressé et, cependant, elle a refusé les excuses du directeur de l'éducation qui a tout fait pour préserver la stabilité du secteur", est-il ajouté dans le communiqué de la Direction de l'éducation avant de jeter un véritable pavé dans la mare en levant le voile sur le "parcours" syndical de l'enseignante supposée agressée. "Elle a été désignée comme présidente de la section syndicale de son établissement le 19 novembre 2017 puis comme déléguée du syndicat au congrès national en violation de la loi 14/90 puisqu'elle n'a pas bouclé une année de service comme le confirme la validation de son dossier par le contrôleur financier le 25 décembre 2017", est-il souligné dans ledit communiqué. La décision prise par le Cnapeste de poursuivre sa grève illimitée a fait réagir le Rassemblement pour la culture et la démocratie, RCD, qui, par le biais de ses élus à l'APW, a rendu publique, hier, en fin de journée, une déclaration exprimant sa préoccupation et appelant les parties en conflit au dialogue et l'APW de Tizi Ouzou à organiser une session extraordinaire au sujet de cette situation. "Les élus du RCD demandent au président de l'APW de convoquer dans les plus brefs délais une session extraordinaire consacrée à cette question. Comme nous affirmons notre disponibilité pour apporter notre contribution pour le règlement de cette crise", lit-on dans la déclaration du RCD qui estime que l'APW doit, également, constituer un cadre de concertation pour le règlement de ce conflit. "L'APW doit, toutes affaires cessantes, agir, dans le cadre des prérogatives que lui confère la loi, pour résoudre cette crise et libérer nos enfants et leurs parents de cette angoisse préjudiciable", estime le RCD. Tout en déplorant que le conflit qui oppose le Cnapeste à la Direction de l'éducation persiste et que rien ne semble annoncer un dénouement rapide, le parti de Mohcine Belabbas estime que "cette situation qui compromet la scolarité de milliers de nos enfants suscite une inquiétude légitime chez les parents des élèves et nous interpelle également en notre qualité d'élus de cette wilaya" et se dit convaincu que seul un dialogue responsable et serein, loin de toute surenchère, regroupant toutes les parties en conflit, mettant l'intérêt des élèves au-dessus de toute considération, peut apaiser la situation De son côté, la fédération du FFS à Tizi Ouzou a rendu public un communiqué à travers lequel elle précise que "devant la gravité de la situation et l'urgence d'une solution, le FFS met les autorités devant leurs responsabilités quant à leur démarche dans ce conflit et appelle toutes les parties à privilégier le dialogue et le compromis pour aboutir à une solution dans l'intérêt de notre wilaya et de nos enfants". Samir LESLOUS