Un sit-in de soutien aux médecins résidents a été organisé, jeudi, par les médecins spécialistes et généralistes des établissements publics hospitaliers (EPH) de Tamanrasset et d'In-Salah. L'urgence de passer à l'action et de cesser d'incarner le rôle de spectateurs a ainsi motivé les médecins pour tenir ce rassemblement en signe de protestation contre l'avanie que subissent leurs confrères. Arborant une large banderole et des écriteaux sur lesquels on pouvait lire toute forme d'expression de solidarité, les manifestants ont appelé à l'amélioration des conditions de travail dans les structures de santé, afin de permettre aux médecins d'évoluer dans un climat professionnel plus approprié. Le manque de moyens techniques, la charge de travail et la réforme du service civil ont été le maître-mot des médecins grévistes qui ont demandé l'instauration de plus de mesures incitatives. Favorables à l'idée de supprimer le caractère obligatoire du service civil dans les hôpitaux des Hauts-Plateaux et du Grand-Sud, ils ont été unanimes pour exiger des autorités compétentes la mise en place de moyens poussant les nouveaux médecins à venir s'installer de bon gré dans ces régions. "Nos hôpitaux doivent être dotés de moyens humains et matériels afin de garantir la stabilité de leur staff médical. Il faut penser à entreprendre des réformes en faveur des médecins affectés dans ces régions en leur accordant réellement l'avantage d'un logement et un bon salaire dans la perspective d'améliorer leur statut social", préconise le président du conseil médical de l'EPH de Tamanrasset, le Dr Elias Akhamouk. Notre interlocuteur est revenu sur le problème du transport et des frais de déplacement dans cette wilaya où le prix d'un billet d'avion en aller-retour vers la capitale avoisine les 30 000 DA, alors que de nombreux secteurs ont bénéficié de réductions tarifaires au profit de leurs fonctionnaires. L'exclusion des médecins de ces mesures ne peut susciter que du mépris et un sentiment de marginalisation chez cette élite de la société qui fait des pieds et des mains pour quitter ces régions. Des revendications d'ordre pédagogique ont également été formulées, notamment concernant la formation des nouveaux médecins sur le plan pratique et leur encadrement par des professeurs devant impérativement s'enquérir des conditions professionnelles dans lesquelles ils évoluent et les spécificités des régions d'affectation. "Ainsi, le médecin finira par venir de son propre chef et donner le meilleur de lui-même aux malades. Il faut prendre tous ces paramètres en considération si l'on veut réformer ce secteur et arrêter l'hémorragie de l'exode des médecins en quête de considération et d'égard", a conclu le Dr Akhamouk avant d'inviter les responsables compétents à l'ajustement de la grille des salaires à celle des compagnies qui n'ont jamais connu de crise identique à celle des médecins, et ce, pour des raisons évidentes. RABAH KARECHE