Les équipes mixtes de cellules de proximité de solidarité (CPS) ont assuré des consultations médicales à domicile pour plus de 108 000 familles en situation de détresse, et ce, durant les trois dernières années d'exercice (2015-2016-2017). Il s'agit, en fait, de familles qui ont bénéficié des prestations médicales et psychologiques et autres aides, fournies par les cellules de proximité de solidarité. Ce sont des familles "éligibles" aux cinq indices de pauvreté déterminés par le ministère de la Solidarité nationale. Des ménages dont la progéniture n'est pas scolarisée, se heurtent au chômage. Des foyers dont les membres n'ont pas accès aux premiers soins de santé ne sont pas raccordés aux réseaux d'AEP ou d'assainissement. Des familles qui sont logées dans un habitat précaire, livrées aux vicissitudes du temps. Partant de ces cinq paramètres définissant le dénuement, les animateurs des CPS qui ont sillonné des régions enclavées et montagneuses où sont juchées des chaumières offrant des abris de fortune aux familles sans ressources. Parmi ces familles indigentes qui s'agglutinent dans ces contrées reculées, et parfois au relief périlleux, figurent celles à qui la chance a souri, qui ont bénéficié de consultations médicales à domicile. "On se déplace en groupe, à savoir un médecin, un psychologue et un assistant social chez des ménages repérés préalablement et déclarés pauvres. Nous atteignons même des contrées inaccessibles pour consulter des familles pauvres qui souffrent de problèmes de santé. À la faveur de nos interventions, beaucoup ont été pris en charge sur place ou évacués vers des établissements hospitaliers spécialisés", confiera le docteur Kadri chargé de la CPS d'Ouargla, qui est venu, hier, avec armes et bagages à l'Institut de formation du personnel spécialisé d'Alger, pour exposer et expliquer les missions de sa cellule à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé. Parmi cette population en situation de détresse, ciblée par les 269 CPS, figurent pas moins de 64 000 adultes qui ont été pris en charge médicalement et 42 000 enfants qui ont nécessité des interventions médicales urgentes, selon les cas. Cet état des lieux chiffré de malades démunis en Algérie a été dressé à la faveur de la médecine communautaire adoptée par les cellules de proximité de solidarité réparties à travers le territoire national, notamment dans les régions couvrant les hameaux pataugeant dans une pauvreté "chronique". Outre la médecine communautaire, qui cible les besoins de population en matière de santé, les CPS animées par des médecins, des psychologues et autres assistants s'acquittent aussi d'autres tâches liées à l'établissement de la carte de pauvreté. Autrement dit, les animateurs des CPS mènent parallèlement à leur mission de base des enquêtes sur les ménages pour recenser les besoins prioritaires de ces populations démunies. "Nous assurons, outre les consultations médicales sur site, des actions de sensibilisation et d'accompagnement des patients démunis. Nous encadrons des caravanes médicales dont celle lancée dernièrement dans sept wilayas de l'est et du sud-est du pays, et ce, pour vacciner des enfants contre la rougeole", ajoutera encore le Dr Kadri. Et de poursuivre dans le même registre : "Il importe de savoir qu'il y a encore des femmes qui accouchent chez elles dans des conditions qui laissent à désirer. On s'efforce alors de sensibiliser les chefs de famille sur les risques qu'encourent ces parturientes. Ce n'est pas une mince affaire. Selon des cas, nos équipes font parfois déplacer des sages-femmes sur place pour les familles conservatrices." Dans son intervention inaugurale, la ministre de la Solidarité nationale, Mme Ghania Eddalia, a rappelé les dispositifs réglementaires assurant la couverture sociale et sanitaire des populations vulnérables et pauvres, ainsi que les acquis réalisés dans le cadre des OMD (objectifs millénaires de développement : 2000-2015) en matière de lutte contre la pauvreté dans ses différentes facettes. "Pas moins de 400 établissements publics sont ouverts pour garantir des services en matière de couverture sanitaire et psychologique des personnes âgées ou d'enfants issus de milieux défavorisés, ou encore de femmes victimes de violence." "Les pouvoirs publics n'ont ménagé aucun effort en direction de ces catégories. Il faut savoir qu'il y a un réseau de 269 CPS réparties à travers le territoire national. Ces cellules sont animées par 122 médecins, 240 psychologues, 248 sociologues et 222 assistants sociaux", conclura Mme la ministre. Hanafi H.