Les frappes des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France contre la Syrie perpétrées sans enquête sous le couvert d'une opération visant à éliminer de prétendues armes chimiques de cet Etat sont irresponsables, a déclaré hier le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chuning. "Nous avons attiré l'attention sur le fait que les hauts fonctionnaires de ces trois pays ont déclaré que le gouvernement syrien aurait utilisé des armes chimiques. Nous pensons qu'une frappe militaire contre un Etat souverain sous un tel prétexte est irresponsable", a déclaré Hua Chuning, cité par l'agence Sputnik. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a indiqué que les armes chimiques en Syrie ont été détruites et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) l'"a signé", soutenant que ce sont "des terroristes qui utilisent des produits chimiques en Syrie". Elle a également rappelé que les armes chimiques n'avaient pas encore été détruites aux Etats-Unis même : "Nous parlons beaucoup des armes chimiques syriennes. Pour le moment, les Américains n'ont pas détruit leurs armes chimiques, et ils ne vont pas les détruire dans un proche avenir. Les délais sont reportés au milieu des années 2020." Dans la nuit du 13 au 14 avril, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ont porté des frappes contre la Syrie. Sur 103 missiles tirés sur la Syrie, 71 ont été interceptés par le système de défense anti-aérien (DCA) syrien, informe le ministre russe de la Défense. Le bombardement a été mené sous le couvert d'une opération visant à éliminer de prétendues armes chimiques de cet Etat suite à l'attaque chimique présumée qui aurait été perpétrée le 7 avril à Douma, près de Damas, selon les pays occidentaux. La Russie a démenti les informations concernant une bombe au chlore qui aurait été larguée par les forces gouvernementales syriennes. Les militaires russes ont qualifié de fausses les photos de victimes de la prétendue attaque chimique à Douma, publiées par les Casques blancs sur les réseaux sociaux. Moscou estime que l'objectif de ces informations mensongères est de protéger les terroristes et de justifier d'éventuelles actions extérieures. Une mission de l'OIAC est arrivée samedi à Damas pour enquêter sur l'attaque chimique prétendue à Douma, c'est-à-dire après le bombardement des pays occidentaux. R. I./Agences