"Les nouvelles dispositions introduites par le ministère du Commerce concernant les produits interdits à l'importation vont pénaliser les personnes atteintes de la maladie cœliaque et peuvent causer l'interruption de leur régime alimentaire, qui est leur l'unique remède", a déclaré Salima Kassama, présidente de "Sounboula", l'association des malades cœliaques à Constantine. Lors d'une journée de sensibilisation organisée samedi dernier, au profit des patients atteints de cette maladie connue par l'intolérance au gluten, la présidente de l'association s'est étalée sur les conséquences de la décision du ministère de la Santé concernant l'interdiction à l'importation des aliments inscrits dans la liste du régime des malades cœliaques. "Les malades trouvaient déjà beaucoup de difficultés à acheter des aliments sans gluten, mais ils pouvaient se débrouiller tant qu'ils le pouvaient. Ils n'ont pas le choix car si leur régime est interrompu, des complications peuvent survenir, dont la plus grave est le cancer de l'intestin", explique-t-elle en se demandant "comment vont-ils faire si ces produits ne sont plus sur le marché car interdits à l'importation ?" Des associations de différentes wilayas du pays ont déposé, il y a quelques jours, une demande auprès du ministère du Commerce pour supprimer la gamme des aliments sans gluten de la liste des produits interdits à l'importation. "Des négociations sont en cours entre des associations et le ministre du Commerce et celui de la Santé et de la Réforme hospitalière pour réétudier cette décision", a révélé Mme Kassama, pharmacienne de son état. Beaucoup de patients se plaignent de la rareté des aliments sans gluten sur le marché, mais plus encore de la qualité des aliments produits localement. "La gamme des aliments sans gluten est très limitée en Algérie par rapport aux produits importés. J'ai deux enfants atteints de cette maladie, Rayen et Amir, âgés respectivement de 10 et 21 ans et j'ai du mal à leur faire suivre leur régime. C'est très difficile", confie Karima. Elle explique que pour son fils aîné, la situation est encore plus difficile durant le mois de Ramadhan, où le problème de disponibilité se pose davantage en sus de la cherté de ces produits. Par ailleurs, les associations attirent l'attention du ministère du Commerce sur le problème de l'étiquetage. "Il y a certains aliments produits sans gluten mais les producteurs ne tiennent pas compte de cette précision sur les emballages", se plaignent-elles. Aussi, des médecins spécialistes intervenant lors de cette journée de sensibilisation tirent la sonnette d'alarme sur le nombre de patients atteints de cette maladie, et qui ne cesse d'augmenter ces dernières années. Souheila BETINA