Les associations Irjen Tura-Syine Sya et Taferka, basées à Paris, ont organisé en cette soirée du 1er février, au siège de l'association Taferka de Montreuil, une rencontre-recueillement qui a regroupé de nombreuses personnes venues partager leur peine et leur douleur de voir une vie si pétillante de vitalité partir si soudainement et surtout si tragiquement. Après le décès tragique du réalisateur Youcef Goucem, qui a succombé à ses blessures quinze jours après s'être immolé par le feu, l'émoi et l'affliction restent présents chez tous ceux qui l'ont approché, connu, travaillé avec lui ou juste suivi son parcours à travers ses nombreuses productions cinématographiques et artistiques entre spots, clips, documentaires, fictions ou série télévisée. Pour témoigner de cette douleur et surtout "avoir une pensée pour l'homme empli de générosité" qu'était le défunt, les associations Irjen Tura-Syine Sya et Taferka, basées à Paris, ont organisé en cette soirée du 1er février, au siège de l'association Taferka de Montreuil, une rencontre-recueillement qui a regroupé de nombreuses personnes venues partager leur peine et leur douleur de voir une vie si pétillante de vitalité partir si soudainement et surtout si tragiquement, car comment parler de cette mort sans dire la tragédie engendrée par un geste de désespoir ? "Non, un acte de résistance pour dire son refus de voir l'artiste humilié et si injustement traité", dira l'un des présents. Réalisateur, producteur et fondateur de Gofilm, Youcef Goucem, originaire du village de Tamazirt (commune d'Irjen, dans la wilaya de Tizi Ouzou), fait partie de cette race d'hommes qui préfère se construire pas à pas, se forger au travail sérieux et bien fait et surtout aider les autres à travailler et à se former ; et les exemples sont nombreux pour en témoigner. Dans un petit visuel réalisé à l'occasion pour rappeler un peu son parcours personnel et professionnel, c'était dur de l'entendre clamer qu'il avait "mis les gros moyens en faisant appel aux meilleurs comédiens et techniciens pour assurer la meilleure qualité possible à sa première série télévisée". Ces moyens qui lui ont coûté la vie ; cette vie pourtant si chère à ses yeux mais qu'il a voulu sacrifier dans un moment de colère inconsciente et incontrôlée ? Non, dira un autre témoin présent, qui a pu lui parler à l'hôpital de Douéra quand on pensait qu'il allait peut-être s'en sortir avant que ce vilain autre virus que celui humain ne vienne aggraver son cas et mettre fin pour de bon à sa vie. "Non, lui avait-il dit, si j'avais à refaire ce geste, je le referais sans hésiter." Ce geste qu'un autre présent à l'hommage qualifiera de "geste de résistance pour dire non à l'injustice qui règne dans ce secteur audiovisuel vorace qui cache bien des misères sous ses feux flamboyants et surtout pour dénoncer des abus et éviter que d'autres victimes ne tombent dans ces pièges". De la colère, des questionnements, de la révolte, des anecdotes, des souvenirs, des images, des larmes, des soupirs, une voix… Un moment émouvant qui s'est voulu d'abord un recueillement à la mémoire de Youcef Goucem et un partage de la douleur avec sa famille, diront les initiateurs qui assureront de leur soutien indéfectible à toute démarche qui sera entreprise pour dénoncer et lever le voile sur ces dessous qui ont mené à cette tragédie afin que son sacrifice ne soit pas vain. S. B.-O.