L'appel anonyme à une "désobéissance civile" a été suivi à Sétif. Rideaux des commerces baissés, collèges et lycées fermés, élèves dans la rue, moyens de transport inexistants, bureaux de poste ouverts mais qui n'avaient pas reçu de liquidités pour assurer le paiement des salaires et qui se sont contentés d'assurer certaines opérations de transfert, journaux absents sur les étals, gare routière désertée par les transporteurs, marchés fermés. Le ramassage des ordures n'a pas été assuré. À El-Eulma, même les commerçants de la cité commerciale Dubai ont pris part au mouvement qui, il faut le dire, a été contesté par plusieurs personnes n'ayant pas apprécié le recours à cette désobéissance alors que les manifestations pacifiques pouvaient aboutir et atteindre les objectifs escomptés. Les élèves, notamment du moyen et du secondaire, dès qu'ils ont été "libérés", se sont dirigés vers le centre ville pour manifester devant le siège de la wilaya. Ils ont scandé plusieurs slogans hostiles à un cinquième mandat sous l'œil vigilant des services de sécurité. Au niveau de l'université, professeurs et étudiants ont indiqué à Liberté qu'ils refusent la décision du ministre Tahar Hadjar la qualifiant de chaotique, voire de politique, pour boucler l'année avant la lettre.