Des milliers d'enseignants des trois paliers ont marché, hier, à Bouira, pour dénoncer le "putsch" du système intenté contre la volonté du peuple et exiger le départ de tous ceux qui l'incarnent. En effet, ils étaient des milliers d'enseignants en blouse blanche à s'être rassemblés dès la matinée devant le siège de la Direction de l'éducation dans le but de joindre leur voix à celle du peuple et dire "non à la prolongation" du mandat de Bouteflika. Les protestataires ont fait preuve d'imagination lors de la conception de leurs pancartes, puisque l'on pouvait lire notamment : "Le système veut-il faire chuter le peuple ?", "Le système est un mauvais élève, on demande son exclusion" ou encore "Les cancres n'ont pas leur place dans l'Algérie de demain". C'est vers 10h que le cortège des manifestants s'est ébranlé pour sillonner les différentes artères de la ville, avec un seul et unique mot d'ordre : "Système dégage !". Tout au long de leur procession, ces enseignants n'ont eu de cesse de crier leur refus de voir le système de Bouteflika prolonger son règne. "Non au 4e mandat et demi" et "Makenche el tamdid ya Bouteflika" (il n'y aura pas de prolongation Bouteflika). Les slogans tels que "Système dégage !", "FLN et RND dégagez !", "Sraktou lebled" (vous avez pillé le pays) ont été scandés à tue-tête tout au long de l'itinéraire par les marcheurs, qui les a conduits à l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zamoum. Zoubir Messaoudi, ancien coordinateur du Cnapeste à Bouira, indiquera : "Il est temps que ce système cesse ses manipulations grossières et entende la voix de tout un peuple qui le rejette (…) Le corps enseignant a, de tout temps, été avec le peuple et ses aspirations. Aujourd'hui, plus que jamais, nous sommes déterminés à en finir avec ce système pour bâtir l'Algérie de demain." Une fois arrivés sur l'esplanade de la Maison de la culture, les manifestants observeront une minute de silence à la mémoire des martyrs de la Révolution. Après une brève prise de parole durant laquelle ils ont exhorté le pouvoir en place à "dégager", les enseignants se sont dispersés dans le calme. Par ailleurs, les employés de Sonelgaz, de l'OPGI et de la Direction du commerce ont également marché pour les mêmes raisons. RAMDANE BOURAHLA