Après les institutions et les établissements publics, les enseignants rejoignent le mot d'ordre de grève générale. Pour la seconde journée consécutive de grève dans le secteur de la Fonction publique à Bouira, afin d'exiger le départ du système, le corps de l'éducation nationale a rejoint le mouvement. En effet, les établissements scolaires de la wilaya ont fermé leurs portes et les élèves ont été priés de rentrer chez eux. À Lakhdaria, à Kadiria, à Haïzer, en passant par M'chedellah et Sour El-Ghozlane, les enseignants des différents paliers ont débrayé dans le but de pousser le pouvoir et ceux qui le symbolisent à plier bagage. "Nous ne pouvons rester indifférents à ce qui se passe dans notre pays et nous devons participer, à notre manière, pour faire comprendre à ce système que son temps est révolu", affirme un enseignant gréviste du lycée Krim-Belkacem de Bouira. Les étudiants qui n'ont finalement pas marché comme il avait été décidé la veille, se sont contentés de débrayer. "Nous avons bloqué le campus, l'ensemble des départements sont en grève. Cependant nous avons préféré reporter notre marche au 10 du mois en cours pour des raisons d'organisation", a indiqué Kaci Saïdani, un des leaders du mouvement estudiantin à l'échelle locale. Pour notre interlocuteur, les étudiants de Bouira, à l'instar de leurs camarades de tout le pays, réclament le départ de tous les tenants du pouvoir. "Ni Bensalah ni Gaïd Salah ! nous revendiquons le départ de tous, sans exception", a-t-il, en outre, souligné. Les fonctionnaires de la plupart des administrations publiques ont largement adhéré au mot d'ordre de grève générale et aucune défection n'a été signalée à travers l'ensemble des 45 communes que compte la wilaya. Idem pour les entreprises publiques à l'image du centre d'enfûtage de Naftal de Chorfa, qui assurait le service minimum, pour ne pas créer une pénurie de bonbonnes de gaz butane. Certains fonctionnaires, à l'instar de ceux de Sonelgaz ne se sont pas contentés d'un simple piquet de grève, mais ils sont sortis dans la rue pour exprimer leur refus du système et exiger le départ de tous ses symboles. Tous les manifestants se sont ensuite regroupés devant le siège de la wilaya, d'où une marche grandiose a été entamée. Pour ce qui est des pancartes, banderoles brandies et autres slogans scandés lors de cette énième démonstration de force des travailleurs de la Fonction publique, ils vont des plus classiques tels que "Le peuple veut la chute du régime", "Système dégage", "FLN et RND dégagez !" aux messages clairs à l'intention des symboles du régime, tels que le chef du gouvernement : "Ya Bedoui prend tes clowns et dégage", "L'Algérie est plus grande que le système". Lors d'une halte dans l'espace de la maison de la culture Ali-Zamoum, l'immense foule a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération nationale, ainsi que ceux du Printemps noir, avant de se disperser dans le calme. R. BOURAHLA