Un plus grand nombre de citoyens que lors des trois marches précédentes ont convergé, comme chaque vendredi, vers l'artère principale du centre-ville pour être au rendez-vous de ce grand mouvement pacifique en cette journée symbolique de l'indépendance. Ces nombreux citoyens n'ont cessé d'entonner les chants patriotiques accompagnés des youyous des femmes fortement présentes comme à chaque manifestation. Le message de cette "20e édition" est qu'il n'y aura pas d'élection sous la coupe d'el îssaba. Ils l'ont signifié en scandant "Makach intikhabet maâ el îssabet" (Pas d'élections avec les bandits) ou encore "Ya h'na ya n'touma, maranach habssine" (c'est ou nous ou vous, on ne s'arrêtera pas). Lors de cette marche, des carrés se sont même formés, une décantation idéologique ou politique, selon les convictions des uns et des autres. Certains utilisent beaucoup plus des slogans islamistes, et d'autres pour continuer la lutte contre la corruption et pour le jugement de ceux qui ont ruiné le pays, alors qu'un autre carré exige la libération des détenus politiques portant aussi le portrait de l'activiste skikdi, Messaoud Leftissi, avec la participation de sa famille, qui a été embarqué à Alger pour le port du drapeau amazigh. Des manifestants ont scandé "El-djeïch maâna, machi maâhom" (l'armée est avec nous, pas avec eux) ou le célèbre slogan "Djeïch chaâb, khawa khawa" (armée et peuple entre frères). Il va sans dire que les Bensalah et Bedoui ont aussi essuyé une salve de slogans hostiles à leur maintien au pouvoir, comme celui-là appelant Bedoui à précipiter son départ, ainsi que celui contre l'organisation de l'élection tant que ces deux responsables sont à la tête de l'état, ou encore ce slogan : "Manvotich" (je ne voterai pas). La manifestation s'est dispersée dans le calme. A. Boukarine