Le président de la FAF a-t-il voulu faire du chantage avec la carte Belmadi ? Le capitaine de l'équipe nationale, fraîchement sacrée championne d'Afrique, Riyad Mahrez, a donné une certaine crédibilité à des informations distillées par des proches de la fédération faisant part d'un éventuel départ du coach national Djamel Belmadi. En tout cas, il a semé le doute dans l'esprit des Algériens.Le sujet fait du reste le buzz dans les réseaux sociaux et se taille une part du lion dans les discussions entre les Algériens. À une question du journal français l'Equipe ayant trait à l'avenir de Belmadi à la tête de l'EN, Mahrez a répondu : "On en a discuté entre joueurs. C'est lui qui prendra sa décision et on la respectera", lâche-t-il, insinuant du coup que le sujet est d'actualité. Pourquoi ? Si certains n'hésitent pas à faire le lien entre cette soudaine volonté de Belmadi de jeter l'éponge et l'épisode humiliant qu'a vécu le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, avec la présidence de la République au lendemain du retour d'Egypte de l'équipe, d'autres sources en revanche évoquent plutôt un désir inavoué de Belmadi de nettoyer les rouages de l'EN afin d'améliorer son fonctionnement. Ce n'est un secret pour personne, Belmadi n'est pas très impressionné par la gestion de la FAF et de l'EN. Il a sa petite idée sur le niveau du bureau fédéral de la FAF. Mais lui, ce qu'il veut c'est soustraire l'EN à la médiocrité ambiante et la doter des meilleurs moyens humains et matériels. C'est une forme de pression qui ne dit pas son nom que les rabatteurs de la FAF ont voulu en fait transformer en position de soutien pour Zetchi. En tout cas, sur les deux volets de ces fuites organisées, la FAF reste muette et n'apporte aucun éclairage à l'opinion publique. Le communiqué insipide de jeudi dernier, sentant mauvais la langue de bois, n'a rien apporté au débat. Pis encore, il a entretenu la confusion, même si l'on sait désormais que Zetchi n'a pas envie de quitter son poste. Les pouvoirs publics ont fini par le remettre à sa place, des reproches lui ont été faits, notamment sur le soutien des joueurs au Hirak national. Il a visiblement accepté de poursuivre son bail tout en promettant d'intervenir. Cependant, le fait de l'avoir privé de l'Ordre du mérite national veut clairement signifier qu'il est persona non grata au sein des cercles du pouvoir qui lui reprochent sa proximité avec El-Issaba. Après avoir réglé le cas Belmadi, adulé par tous les Algériens, le pouvoir reviendra sans doute à la charge.