Malgré cette plainte déposée par des avocats, la députée a continué à proférer ses propos racistes, haineux et ses appels au meurtre. Elle a récidivé à plusieurs reprises sans être inquiétée. Cible d'une plainte pour "incitation à la haine raciale et appels au meurtre", déposée en juin dernier à Boumerdès, après ses propos racistes et d'une rare virulence contre les Kabyles, Naïma Salhi, disparue des radars depuis quelque temps, serait-elle protégée ? C'est en tout cas l'interrogation que soulèvent les avocats, auteurs de la plainte, Mes Salim Chaït, Abdelkader Houali et Soufiane Dekkal. Partis s'enquérir du sort de cette plainte auprès du tribunal de Boumerdès le 25 août dernier, les avocats, qui ont demandé des informations à la greffière, vu que le procureur de la République était en congé, ont été surpris d'apprendre qu'"elle a été transférée" à Chéraga, lieu de résidence de Naïma Salhi, et non pas à Boumerdès où elle est "élue" députée. "Nous apprenons, avec surprise, que l'enquête des services de police a conclu que Mme Naïma Salhi ne serait pas résidente à Boumerdès, wilaya où elle a été ‘élue' députée, mais à Chéraga, dans la banlieue d'Alger. Selon la greffière, la plainte a été transférée au parquet du tribunal de cette ville le 7 juillet 2019", écrivent les trois avocats dans un communiqué dont nous détenons une copie. Le 3 septembre dernier, ils se rendent alors au tribunal de Chéraga pour s'enquérir de l'état d'avancement de cette plainte. Nouvelle surprise : "La greffière nous informe, après vérification, qu'aucune plainte n'a été enregistrée au niveau de ce tribunal." Une absence également confirmée par le procureur qu'ils ont rencontré lundi dernier. "Si, pour l'instant, nous ne voulons tirer aucune conclusion hâtive, ni incriminer qui que ce soit, nous ne pouvons que nous interroger sur les dessous d'une procédure suspendue entre deux juridictions, et d'un courrier qui n'arrive pas à destination après plus de 3 mois, entre deux villes distantes de moins de 100 kilomètres", se demandent ces avocats. "Qui cherche à soustraire à la justice une délinquante politique, dont les agressions racistes récurrentes sont restées sans suite ? Qui la protège ? Pour quels objectifs ?", s'interrogent-ils encore. Comme nombre d'observateurs, les trois avocats suggèrent que les attaques récurrentes de Naïma Salhi, brusquement éclipsée, participent d'une volonté de "diviser" le mouvement qui continue à donner du fil à retordre au régime et aux partisans du statu quo. "Au moment où des manifestants pacifiques sont inculpés ‘d'atteinte à l'unité nationale' et placés sous mandat de dépôt pour avoir brandi l'emblème amazigh, les provocations récurrentes de Mme Naïma Salhi sont loin d'être innocentes. Ces dérives, visiblement commanditées, visent à diviser le mouvement populaire, fût-ce au prix de graves dérapages qui risquent d'hypothéquer la cohésion nationale", soutiennent-ils, déterminés à "poursuivre" le combat contre les semeurs de haine. "En joignant nos voix à toutes celles qui appellent à la vigilance pour préserver l'unité du mouvement populaire, dans la diversité de toutes ses composantes, nous réaffirmons notre détermination à poursuivre le combat, pour donner aux agressions des apprenti(e)s-sorcier(e)s les suites judiciaires qu'elles méritent."