Aujourd'hui, et le commun des citoyens peut en faire le constat, il y a essoufflement dans la dynamique économique et un véritable cafouillage au plan politique. Le président de la République a opéré jeudi un léger mouvement dans le corps des walis et walis délégués. Quelques jours auparavant, c'est l'armée qui est touchée par des promotions et des mises à la retraite. Dans la même foulée, on annonce également un lifting de l'Exécutif et des changements à la tête d'importantes institutions. La question, qui coule naturellement de source, est de se demander à quoi répondent ces changements effectués et à venir. Visiblement, Abdelaziz Bouteflika est à la recherche d'une nouvelle impulsion politique pour secouer l'inertie patente de l'Exécutif et de ses démembrements au sein de l'administration locale et des entreprises. Car aujourd'hui, et le commun des citoyens peut en faire le constat, il y a essoufflement dans la dynamique économique et un véritable cafouillage au plan politique. C'est tout de même paradoxal de voir qu'avec un programme de soutien à la croissance économique, adossé à une manne financière de 55 milliards de dollars, la mise en œuvre des projets marque le pas. Sauf, peut-être, la réalisation de l'autoroute est-ouest. C'est aussi paradoxal d'observer une prolifération logorrhéique au sujet de ce qui est la grande affaire du deuxième mandat de Bouteflika, la réconciliation nationale et singulièrement de l'amnistie, son pendant, sans que l'on sache dans le même temps de quoi il en retourne exactement. Le président que l'on dit se plaindre de cette situation marquée par un figement et une absence de visibilité, avec leurs conséquences inévitables sur les citoyens — toujours en situation d'attente — et nos partenaires étrangers, doit monter en première ligne pour à nouveau indiquer le cap et fixer les horizons. Les changements d'hommes opérés constituant un premier jet de cette volonté de secouer le cocotier, en attendant de plus amples indications qu'il apportera certainement à l'occasion du discours qu'il prononcera demain devant les cadres de la nation. N. S.