Ce mouvement dans le corps des walis, annoncé depuis la fin de l'année 2007 comme un grand bouleversement qu'allait opérer le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour booster le programme de relance économique, se révèle aujourd'hui plutôt comme un toilettage qui répond à des objectifs précis. Le président de la République a procédé, hier, à un mouvement dans le corps des walis, avec un changement à la tête de 10 wilayas : Annaba, Tiaret, Boumerdès, Souk-Ahras, Béjaïa, Tindouf, Naâma, Chlef, Bouira et El-Tarf. À noter également la nomination d'un nouveau wali délégué de Zéralda, en la personne de Mme Raïs Fatma-Zohra, en remplacement de M. Redjimi Abdallah, dont il a été mis fin aux fonctions, selon le communiqué de la Présidence. Le chef de l'Etat a également mis fin aux fonctions de Bengayou Brahim, wali de Annaba qui a été remplacé à ce poste par Ghazi Mohamed qui occupait le même poste à Chlef pratiquement pendant sept ans. Le wali de Naâma, Maâtali Abdelkader, celui de Souk-Ahras, Tahri Miloud, ainsi que le wali de Bouira, Farsi Abdelkader, ont eux aussi fait les frais de ce mouvement opéré par Abdelaziz Bouteflika. Selon le communiqué de la Présidence, ces derniers ont été appelés à d'autres fonctions. Ce mouvement a vu la promotion au rang de wali de cinq secrétaires généraux. C'est ainsi que le secrétaire général de la wilaya de Chlef, Chater Abdelhakim, se voit confier les rênes de la wilaya de Tindouf. Hamidou Mohamed, qui occupait le poste de secrétaire général de la wilaya d'Oum El-Bouaghi, est désormais le wali de Naâma. Bouguerra Ali, secrétaire général de la wilaya de Sétif, prend la tête de la wilaya de Bouira, alors que Djamaâ Mahmoud, qui occupait les fonctions de secrétaire général de la wilaya d'Alger, remplacera Ghazi Mohammed à Chlef. La wilaya connaît ces derniers temps un grand bouillonnement autour de la fameuse affaire des chalets des sinistrés du séisme de 1980. Enfin Kanoun Hacene, secrétaire général de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, aura la délicate mission de diriger la wilaya d'El-Tarf qui a défrayé la chronique à travers de sombres affaires mises au jour par la presse nationale. Ce mouvement dans le corps des walis, annoncé depuis la fin de l'année 2007 comme un grand bouleversement qu'allait opérer le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour booster le programme de relance économique, se révèle aujourd'hui plutôt comme un toilettage qui répond à des objectifs précis. En effet, on peut par exemple interpréter le départ du wali de Chlef à Annaba, comme une volonté de désamorcer une crise et en même temps, une mise à profit de la longue expérience de ce commis de l'Etat, pour faire face efficacement à un phénomène qui tend à prendre des proportions alarmantes dans la wilaya de Annaba. Nous avons cité le phénomène des harragas. Et on peut inscrire les nominations à la tête de certaines wilayas dans une logique de changement procédant par petites touches et qui consiste à répondre positivement à des préoccupations bien définies, à travers une conduite avisée qui a caractérisé la démarche présidentielle depuis le début de cette année. Que ce soit au niveau de la Présidence, du corps diplomatique, dans le secteur économique, les changements qui avaient été opérés par le président de la République répondent à un besoin qui se fait sentir ou encore à l'impératif d'atteindre des objectifs précis. C'est donc dans cette veine qu'il faudrait peut-être entrevoir la nomination de l'ancien wali de Tiaret, Merad Brahim, comme wali de Boumerdès, une wilaya qui souffre sur le plan sécuritaire, tout autant d'ailleurs que la wilaya de Béjaïa à la tête de laquelle a été nommé Bedrici Ali, en remplacement de Fatmi Rachid, nommé wali de la wilaya frontalière de la Tunisie Souk-Ahras, en l'occurrence. Et c'est dans cette même veine, c'est-à-dire l'impératif d'atteindre des objectifs qu'il faut peut-être expliquer le maintien des walis des grandes villes du pays comme Constantine, Alger et Oran, réputées difficiles où de grands chantiers ont été engagés et sont aujourd'hui en cours d'achèvement en perspective de l'année 2009. Zahir Benmostepha