Karim Tabbou, militant politique incarcéré à la prison de Koléa depuis bientôt trois mois, est maintenu en détention. La chambre d'accusation près la Cour d'Alger a débouté, hier, l'appel interjeté par le collectif de défense pour sa mise en liberté, au début du mois de décembre courant. Les avocats ont plaidé, devant cette instance, mercredi dernier. Le magistrat a reporté l'annonce de sa décision au 25 décembre. Il n'en demeure pas moins que Karim Tabbou a reçu, jeudi dernier, selon ses avocats, une notification faisant état du prononcé du verdict ce dimanche. Un homme de loi nous a donné une explication juridique de ce qui semble être une anticipation sur la date fixée préalablement par le juge en charge du dossier. "La chambre d'accusation doit statuer sur une demande de mise en liberté provisoire dans les 20 jours qui suivent l'appel. Dans le cas de Tabbou, le délai aurait expiré le 25 décembre", a-t-il précisé. Jusqu'à présent, le procès du président de l'UDS (Union démocratique et sociale, parti non agréé) n'est pas encore programmé, alors qu'il bouclera la première période de la détention préventive le 26 janvier prochain. Il est pressenti que le mandat de dépôt sera renouvelé pour quatre autres mois, comme ce fut le cas pour le moudjahid Lakhdar Bouregâa, en novembre dernier. Pour rappel, l'ancien premier secrétaire du FFS et ancien député, devenu un repère pour le mouvement citoyen en raison de ses interventions publiques virulentes contre le régime, a été placé, une première fois, sous mandat de dépôt, le 12 septembre 2019, par le juge d'instruction près le tribunal de Koléa pour le chef d'inculpation inhérent à "participation en temps de paix à une entreprise de démoralisation de l'armée". La chambre d'accusation de la Cour de Tipasa a, néanmoins, statué favorablement sur la demande de remise en liberté et l'a soumis à un contrôle judiciaire, après treize jours d'incarcération. Moins de 24 heures après sa sortie de prison, il a été de nouveau arrêté à son domicile et présenté devant le juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed (Alger), qui l'a renvoyé illico presto dans sa cellule carcérale. Il est accusé d'"incitation à des actes de violence dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale" et d'"atteinte à l'unité nationale".