Poursuivi dans deux affaires distinctes, Karim Tabbou est maintenu en détention à la prison de Koléa. Présenté, jeudi, devant le juge d'instruction près le tribunal de Koléa pour le traitement au fond de l'affaire dont il avait bénéficié de la liberté provisoire, Karim Tabbou, secrétaire général de l'UDS (parti non agréé), a regagné sa cellule. Selon Me Hakim Saheb, membre du collectif de défense de l'accusé, "Karim Tabbou est arbitrairement poursuivi pour atteinte au moral des troupes". L'avocat a rappelé que le prévenu a été mis sous mandat de dépôt le 11 septembre dernier par le juge instructeur, avant de bénéficier de la liberté provisoire suivant la décision de la chambre d'accusation de la cour de Tipasa rendue en date du 25 septembre. Le lendemain, il sera de nouveau poursuivi et mis en détention provisoire par le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger pour, entre autres, "incitation à la violence et atteinte à l'unité nationale". Il est, en ce moment, incarcéré au pénitencier de Koléa. "Du délire. De la tartufferie politique teintée de simulacre de justice avec des chefs d'inculpation hors temps et foncièrement rébarbatifs", a dénoncé Me Hakim Saheb, ajoutant que ce sont "des accusations aussi iniques qu'anachroniques, lorsque l'on sait que ces poursuites ont été systémiques depuis 1962". Il a, également, rappelé que ces mêmes accusations "ont ciblé tous les patriotes qui voulaient être les acteurs de leur propre histoire et des bâtisseurs du destin algérien (des chefs historiques de la révolution) et tous ceux qui militent pour la démocratie, la liberté, la dignité et le parachèvement de notre combat libérateur". L'avocat a expliqué que la comparution d'un prévenu devant le juge instructeur vise, principalement, l'annonce d'un non-lieu en cas d'instruction à décharge ou une ordonnance de renvoi vers le tribunal correctionnel. Dans le cas de Tabbou, ce sera la poursuite de l'affaire. Il faut noter que depuis quelques jours, le tribunal d'Alger a renouvelé les décisions de mise sous mandat de dépôt à plusieurs détenus d'opinion. Concernant Karim Tabbou, ses avocats ont dénoncé, la semaine écoulée, sa mise en isolement à la prison de Koléa.