L'UNOA (Union nationale des ordres des avocats) a réclamé, dans un communiqué rendu public jeudi, la libération du coordinateur de l'UDS (Union démocratique et sociale), Karim Tabbou, considérant que le verdict en appel émanant de la cour d'Alger, le 24 mars, n'est pas exécutable en raison "des irrégularités ayant entaché le procès". L'UNOA a dénoncé en premier lieu "le maintien de l'audience alors que le détenu se trouvait dans l'infirmerie de la cour, suite à un malaise dont il a été victime, au moment où, face au magistrat, il réclamait la présence de ses avocats". Cette organisation syndicale des robes noires déplore également une violation flagrante des lois, à travers l'arrêt rendu lors de cette audience, en référence à l'article 347 du code de procédure pénale, qui concerne uniquement le prévenu libre et non pas le prévenu en détention, comme c'est le cas de Karim Tabbou, démontrant ainsi, qu'à partir du jeudi 26 mars, ce dernier est en détention arbitraire. Car pour rappel, le coordinateur de l'UDS avait été arrêté le 12 septembre 2019, puis relâché le 25 septembre, avant d'être interpellé une seconde fois le lendemain. Le 11 mars, il a été condamné par le tribunal de Sidi M'hamed à une année de prison dont six mois ferme. Selon ce jugement, il aurait dû être libéré il y a deux jours, si ce n'est ce retournement tragique de la situation. L'Union des avocats juge "inadmissible" le refus du président de la cinquième chambre de la cour d'Alger d'ajourner le procès en dépit de l'état de santé du prévenu, évoquant, en outre, "une violation flagrante des droits de la défense" durant cette audience. L'UNOA a demandé enfin aux autorités du pays d'intervenir pour "mettre un terme à ces agissements contraires aux principes de droit et aux règles d'un procès équitable". Interpellée mercredi par le bâtonnat d'Alger à "prendre des mesures pour mettre fin aux dépassements contre les droits et ce en appelant à un boycott général du travail judiciaire à travers le territoire national", l'UNOA a choisi ainsi de se contenter d'un communiqué de dénonciation et de rappel à l'ordre, tout en réclamant la libération de Karim Tabbou. La position de l'UNOA est de ce fait moins virulente que celle du barreau d'Alger qui interdit à tous les avocats adhérents à traiter avec le président de la cinquième chambre de la cour d'Alger et aussi de suspendre la coordination avec toutes les parties judiciaires et instances administratives, incitant l'UNOA et tous les ordres locaux à prendre la même décision.