Depuis son incarcération, le coordinateur de l'Union démocratique et sociale vit en isolement à la prison de Koléa. Une situation maintes fois dénoncée par ses avocats et sa famille. L'activiste politique et coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS) (parti non agréé), Karim Tabbou, ne quittera pas la prison de sitôt. Son mandat de dépôt a été renouvelé, hier, pour quatre autres mois. C'est ce qu'a annoncé un membre de son collectif d'avocats, Me Nassima Rezazgui, en l'occurrence. "Nous étions avec lui à la prison de Koléa lorsqu'on l'a informé que son mandat de dépôt avait été renouvelé", a-t-elle dit, précisant que ce prolongement de la détention préventive de Tabbou prendra effet à partir du 26 janvier prochain. Il faut rappeler à ce propos que Karim Tabbou a été présenté devant le juge d'instruction le 26 septembre dernier. Il boucle ainsi ses quatre mois de détention cette semaine, d'où la décision de la justice de le maintenir en prison avec le renouvellement du mandat de dépôt pour une autre durée de 4 mois. Karim Tabbou, ancien premier secrétaire national du FFS, a été interpellé, une première fois, le mercredi 11 septembre, et placé, le lendemain, sous mandat de dépôt par le juge d'instruction près le tribunal de Koléa pour atteinte "au moral des troupes de l'armée." Mais la chambre d'accusation de la cour de Tipasa a décidé, quelque temps après, de le remettre en liberté provisoire, en attendant la programmation de son procès. Sauf que le chef de file de l'UDS n'a pas eu le temps de savourer sa liberté retrouvée, puisqu'il a été arrêté, moins de 24 heures après sa libération, soit le 26 septembre dernier, pour être placé par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed en détention préventive à la prison de Koléa. Depuis son incarcération, Karim Tabbou vit en isolement à la prison de Koléa. Cette situation a été maintes fois dénoncée par ses avocats et sa famille. Contactés à ce sujet, plusieurs avocats ont souligné que le renouvellement du mandat de dépôt pour une seconde durée de quatre mois "est prévu par la loi". Ils ont précisé que la détention pour quatre autres mois ne signifie nullement "le non-jugement du prévenu". Mais "la justice pourrait programmer son procès durant cette période de détention". Autrement dit, "le magistrat peut juger le prévenu même si la période des quatre mois n'est pas épuisée". À rappeler que son collectif d'avocats a déposé une demande de remise en liberté de son mandant. La dernière en date a été rejetée par le tribunal d'Alger. La même réponse a été réservée par la cour à la demande en appel interjeté par les avocats de Tabbou. À noter que plusieurs autres détenus sont toujours maintenus en prison, malgré les assurances du nouveau chef de l'Etat. La libération des détenus d'opinion reste un préalable posé par plusieurs animateurs du mouvement et responsables de partis politiques pour prétendre engager des pourparlers avec le pouvoir. "Ce sera un signe de bonne volonté de la part du régime", estiment plusieurs intervenants dans le débat public.