La passion a fini par l'emporter sur la raison. Et la générosité a pris le pas sur l'austérité. Quand bien même les signaux seraient au rouge en matière de finances d'un club aux caisses vides, la direction du Mouloudia d'Oran a carrément raclé les fonds de tiroir pour faire montre de solidarité et ne pas laisser passer l'occasion de montrer son altruisme et bienfaisance envers les victimes de Covid-19. "Si nous en avions plus, nous aurions assurément offert davantage. La direction a, cela dit, fait l'effort de ne pas se résigner, en dépit de l'absence de moyens financiers. Nous avons, ainsi, fait un don de 1,3 million de dinars afin d'aider le pays à lutter contre le coronavirus", affirmait à Liberté un membre de l'administration oranaise. Cette somme a été versée, dimanche en début d'après-midi, au fonds national de solidarité créé à cette occasion par les pouvoirs publics. Ce geste, ô combien symbolique, est venu à point nommé pour éteindre une polémique qui commençait à prendre de l'ampleur dans les foyers mouloudéens après les déclarations, franches mais un brin maladroites, du directeur général Si Tahar Cherif El-Ouazzani à la fin de la semaine dernière. En parallèle à cet acte de générosité salué par les supporters du club, les dirigeants du club d'El-Hamri s'activent en cette période de confinement à multiplier les contacts avec d'éventuels sponsors et partenaires économiques afin de s'assurer un fonds de roulement assez conséquent à même de pouvoir répondre favorablement aux doléances financières des joueurs qui réclament, de plus en plus fréquemment, leurs arriérés de salaires. La pression est d'autant plus grande sur les épaules des dirigeants que certains joueurs leur auraient clairement signifié qu'ils espéraient vraiment que leur retour à l'entraînement collectif (lorsque le confinement sera levé) sera suivi de l'encaissement d'au moins deux mensualités. Incapable pour le moment d'honorer à temps ses engagements financiers envers son vestiaire, le premier responsable du Mouloudia, Si Tahar Cherif El-Ouazzani, mesure d'ailleurs parfaitement qu'il devra réunir au moins 50 millions de dinars pour espérer éviter la fronde de ses joueurs et faire coïncider la reprise avec la régularisation d'une partie de la situation monétaire (frustrante) de ses joueurs.