Le général Salou Djibo, ex-chef de la junte militaire au pouvoir de février 2010 à avril 2011, a été investi dimanche candidat du parti Paix-Justice-Progrès (PJP) à la présidentielle de 2020, ont rapporté hier les médias locaux. "C'est avec humilité (...) que j'ai accepté de porter les couleurs de notre parti en tant que candidat à l'élection présidentielle", a déclaré le général Salou Djibo, lors d'une cérémonie d'investiture devant quelque 5 000 personnes au palais des sports de Niamey. Salou Djibo, 55 ans, a dirigé la junte militaire qui a renversé le 18 février 2010 le président Mahamadou Tandja. Celui-ci avait modifié la Constitution afin de rester au pouvoir au-delà de ses deux mandats légaux. Le général Djibo s'était retiré de la scène politique après avoir passé le témoin à l'actuel président Mahamadou Issoufou élu en 2011, réélu en 2016, qui ne peut plus se présenter. Le général Djibo a pris sa retraite de l'armée en 2019. Le premier tour de la présidentielle au Niger, couplé aux législatives, est fixé au 27 décembre 2020. Des élections municipales et régionales doivent se tenir le 1er novembre, selon le programme de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme du président Issoufou a investi en mars le ministre de l'Intérieur, Mohamed Bazoum, 59 ans, homme-clé du régime. L'opposant Hama Amadou, qui a récemment bénéficié de la grâce présidentielle alors qu'il purgeait une peine de 12 mois de prison pour un trafic de bébés, a été désigné candidat à la présidentielle par le Mouvement démocratique nigérien (Moden). Toutefois, cette condamnation, qu'il qualifie de politique, pourrait invalider sa candidature. Deux autres poids lourds, Seïni Oumarou, le dirigeant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, 3e en 2016), et Mahamane Ousmane, ex-président de 1993 à 1996 (4e en 2016), sont aussi dans la course pour 2020. L'ex-chef de la diplomatie Ibrahim Yacouba (5e en 2016) est également en lice. Depuis 2017, l'opposition refuse de siéger à la Céni et conteste le nouveau code électoral élaboré sur une base "non consensuelle, sans sa participation", qui a été adopté en juin 2019 par le Parlement. Un "dialogue" annoncé fin octobre par le pouvoir et l'opposition, en vue d'"apaiser" le climat politique tendu à un an de la présidentielle, n'a toujours pas commencé.