Malgré ces chiffres alarmants et les nombreux appels et rappels pour respecter les gestes barrières et le port des masques, une partie de la population continue de vivre comme si la Covid-19 n'existait pas Vendredi, la wilaya d'Oran a enregistré un nouveau record de contaminations avec 89 nouveaux cas positifs annoncés par le ministère de la Santé après les 82 cas du jeudi 3 juillet. Avec ce chiffre, Oran compte désormais 1 582 cas, se classant au pied du podium. Vingt-quatre heures plus tôt, 71 nouveaux cas avaient été confirmés. Ces données sont, depuis début juillet, devenues une constante dans une wilaya relativement peu touchée par la pandémie depuis qu'elle a été déclarée en Algérie. Malgré ces chiffres alarmants et les nombreux appels et rappels pour respecter les gestes barrières et le port des masques, une partie de la population continue de vivre comme si la Covid-19 n'existait pas. Les gens continuent de vaquer à leurs occupations quotidiennes sans se soucier de la distanciation physique et une grande partie ne porte pas de bavette de protection. Pourtant, les magasins du centre-ville d'Oran ont bien mis en évidence des affiches interdisant l'accès à l'intérieur de leurs locaux à ceux ne portant pas de masques. Sarah, rencontrée à la rue Nancy, ne comprend pas ce relâchement coupable d'une partie de la population devant les chiffres en constante hausse et qui font craindre le pire. Même le couvre-feu imposé à partir de 20h n'est pas rigoureusement respecté puisque des citoyens continuent de circuler dans les rues bien au-delà de cet horaire. Ce pic des contaminations coïncide avec le premier décès dû au Covid-19, parmi le personnel soignant enregistré dans la wilaya d'Oran. Il s'agit de B. Houaria, la quarantaine, mère de trois enfants, qui a succombé des suites de la Covid, vendredi dernier. La défunte travaillait au service de traumatologie à l'hôpital pédiatrique de Canastel à Oran. Dix jours plus tôt, elle avait arrêté de travailler, suspectant une grippe, puis elle a été transférée dans un service Covid après que son état a empiré. Une enquête épidémiologique a été ouverte pour savoir si l'infirmière avait des contacts avec ses collègues ou les malades avant de décider de la fermeture ou non du service en question. "Tous les scénarios sont possibles", déclare le Pr Abdelaziz Tadjeddine, chef du service d'épidémiologie et de médecine préventive à l'hôpital pédiatrique de Canastel, qui explique qu'il faut confirmer "si la contamination s'est produite à l'hôpital ou chez elle et qu'elle s'est confinée comme cela lui a été demandé et si elle a eu des contacts hors hôpital depuis, mais comme on est à moins de 14 jours et s'il y a nécessité de fermer le service, on le fera". Rappelons que lors d'une émission de la radio locale à Oran, El-Bahia, diffusée le 28 juin dernier, le chef de service de la prévention de la Direction de la santé et de la prévention d'Oran avait indiqué que ce sont plus de 69 médecins et 32 infirmiers qui ont été contaminés par la Covid-19 depuis le début de la pandémie. À l'hôpital pédiatrique de Canastel, plus de cent enfants contaminés par le virus sont hospitalisés.